J'ai DL Mario Bros pour y jouer en cours.

Je n'ai jamais aimé les samedis: c'est las, long, on larve, on dirait que la nuit n'arrivera jamais; sauf quand je décide inopinément de suivre une demoiselle épileptique dans les rues pleines de la brume du ciel bas. J'ai l'impression d'être Jack l'Eventreur devenu amoureux.

Je suis de ceux qui aiment attendre un peu, avant d'écouter un album. Comme si mon snobisme pouvait atteindre le groupe en question, et l'importance dont je me gargarise influer quelque peu sur leur musique que je n'ai toujours pas écoutée. Avec Girls, dieu sait que cette manigance manipulatrice a échoué. La hype peut encenser autant qu'elle veut ce groupe qui s'échoue sous les étoiles, je n'y arriverais pas. Il y a du bon chez eux, effectivement. Beaucoup de très jolies références, de très bonnes mêmes, d'excellentes influences, mais arrêtez vous deux secondes et demandez vous ce qui fait que Girls c'est génial: le fait que l'autre soit passé par une secte, ou que ces morceaux dureront une éternité? Ni l'un ni l'autre en fait. Si cet album est insouciant, plein de jolies guitares et d'une voix de crooner, c'est bien tout. Il est écrasé par le poids de ses idoles avouées ou non, et même s'il navigue entre les genres avec aisances, rien ne sort d'autre que du remâché, du déjà-vu, du prêt à entendre. C'est joliment ficelé, peut-être, mais ça casse pas trois pattes à un canard.

A la place, je vous donne ce Only If You Run de Julian Plenti, aka Paul Banks accompagné du guitariste des Ratatat (Mike Stroud) qui s'éparpillent pour le meilleur. Agrémenté de notes électroniques sorties tout droit du laptop du rat, de quelques cordes qui vrillent, et de guitares plus policières que Police, c'est un disque moins sombre qui ouvre l'horizon de son groupe, et qui sur ce titre, a des airs d'échappées d'Albert Hammond Jr., à laquelle on peut rajouter la sophistication un peu dissonnante d'un Banks se prenant pour Thelonious Monk, et un peu plus de tourments qui pointent dans la voix de Julian.