4 octobre 2009

Kim Kardashian dans ton pieu + une patate dans ta gueule = deux yeux au beurre noir.

Ca a beau faire quelque temps déjà que ce « disque est DANS LES BACS », et Dieu sait qu’il devrait être aussi chez ton marchand de journaux, et dans ceux de sable que squatte ton petit frère, un hoodie AA sur le dos et une paire de Dunk aux pieds, si t’as correctement fait son éducation (fin de digression) mais je suis obligé d’en parler.

J’aimerais dire quelques mots sur celui dont t’aurais aimé être le protégé, et qui est surement le plus grand rappeur actuel…

-YO VADIM IMMA LET YOU FINISH BUT JAY-Z IS THE GREATEST RAPPER OF ALL TIMES! OF ALL TIMES!

Merci Kanye, mais je vais te reprendre le mic si ça te dérange pas…

The Blueprint 3 est sorti début septembre, et est une pure bombe, sa mère, c’est un peu comme si Kim Kardashian débarquait dans ta chambre pour tourner sa sex-tape avec toi, en se foutant totalement que t’aies pas une queue de la taille de son mec (qui peut te la mettre bien profond, soit dit en passant). C’est un peu comme une grande fête à laquelle tous les gens hypeux du moment viendraient, et à laquelle tu serais invité, et où ils t’accueilleraient à bras ouverts pour boire du cognac. Y’aurait pas Boys Noize, navré, et personne gerberait où que ce soit, et Voici flasherait pas à la porte, ça se passerait dans ton studio, ton putain de 20m² dans lequel tu bades devant les Experts le mardi soir, et cette fois, tu aurais une bonne excuse pour pas sortir, et tu pourrais updater ton statut Facebook à chaque nouvelle chanson que jouerait Shawn Carter en boeuffant avec ses potes. Y’aurait Luke Steele qui siroterait sa Corona un peu impressionné, Rihanna toujours aussi sexy en bas résille avec une paire de maxi sunglasses, Kanye qui n’aurait personne à interrompre mais une teille de Hennessy, Beyonce qui ferait de l’œil à ton frigo en remuant son bassin à faire bander un mort, Alicia Keys, et Young Jeezy, Pharrell, mais pas celui de Fluokids, le keubla stylé qui fait de la musique, pas n’importe qui quoi, et Kid Cudi, l’air déphasé, sur l’épaule de qui Kanye claquerait de grandes claques sous le regard amusé de Jay, et puis Bronques pour immortaliser tout ça, pour que tes potes te croient.

(Dis moi que cette paire de fesses te laisse indifférent et je te flingue la gueule au lance-flammes.)

En plus, The Blueprint est un monstre d’album. Il commence, s’enchaîne, et se termine juste à temps pour qu’on appuie sur Repeat, un peu comme la suscitée sex-tape. A chaque fois c’est un peu une claque de réaliser la profondeur de tous les morceaux, musicalement parlant. D’un point de vue vocal, on connaît Shawn Carter et sa manière extrêmement efficace de marteler tous les mots comme s’ils lui brûlaient la gueule et étaient des obus qui vont se crasher entre tes deux reins pour faire taper ton pied contre le sol. Mais musicalement, ce putain de solo de saxo de D.O.A te scotchera au mur mon enfant, et la qualité des featurings te fera pleurer de retourner en cours de bio demain matin, et sur ton avenir, et les handclaps de Run This Town t’apparaîtront effectivement comme la marque du génie musicale, surtout avec les gémissements de Rihanna, Empire State Of Mind te fera rêver d’avoir Alicia Keys dans ton pieu, parce qu’avoir une voix pareil et un physique autrement qu’à la hauteur te semblera inimaginable (ce titre, le meilleur écrit sur New York depuis le sublime New York I Love You But You’re Bringing Me Down, donne toute la mesure du talent de Shawn Carter dont le chant, le flow fleure bon la nostalgie, les hots-dogs, les beaux apparts et la tize, mais aussi les clodos, le Bronx et les glocks qu’on exhibait jeunot pour faire flipper les potes), et tout le reste est du même acabit, Already Home restant avec les 3 singles une de mes préférées. The Blueprint 3 est signé chez Roc Nation, et si c’est la marque d’un businessman, c’est aussi la marque d’une certaine avance sur son temps, d’une vision bâtarde, mashup, samplée, bootlegée, indie, de son art, qui tente d’embrasser le spectre de la musique actuelle, et d’en recréer la teinte touche par touche, The Blueprint 3 aurait dû être noté 2.0 dans les Inrocks. The Blueprint a digéré tout ce qui se fait d’extrêmement bon pour en sortir l’avenir du Hip Hop mieux que personne.

Jay-Z n’a pas de faire valoir. On fait pas un featuring avec Jay-Z pour le fun, ni pour faire le mariole sur les plateaux télés, ni pour se payer un rail de C dans les chiottes d’un club de LA. Jay-Z c’est un peu le parrain, dans le milieu. Jay-Z te prend sous son aile, te protège, mais quand il te lance sur le devant de la scène, quand Jay-Z, le quaterback te fait une passe de génie sur le terrain, c’est parce qu’il sait que tu vas arriver comme une balle, et que ça ne tient qu’à toi d’assurer ta part du taff, de courir comme si tu pouvais taper les Champs en 9’87, de juste fracasser d’un coup d’épaule la gueule du mec qui arrivera en face et d’aller scorer pour revenir taper dans la main du boss.

La conclusion de cet article c’est que si tu l’as pas encore fait, tu cours chez Virgin ou à la Fnac, ou chez Gibert si c’est ton kiff ultime, et tu achètes Man On The Moon, de Kid Cudi. The Blueprint, tu peux le télécharger, Shawn Carter s’en cogne.

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