18 novembre 2009

Le surréalisme pachydermique va donner naissance à une scène artistique profonde.

En tant que lauréate du titre de Meilleure Série du monde, Mad Men se doit de prétendre à l'excellence sonore, afin d'accompagner au mieux les tribulations névrosées et torturées de ses héros sur la brèche d'une époque au bord de la faillite. 

Trois titres de la parfaite bande-originale de la saison 2 méritent qu'on s'attarde sur eux. Comme la série, elle allie modernité et classicisme, avec notamment la présence des Last Shadow Puppets ou encore des Decemberists.
Helene Smith - Pot Can't Talk About The Kettle: chanteuse soul oubliée, Helene Smith est de celles dont la voix porte à elle seule un morceau. Entêtante, impressionnante de maîtrise, obsédante, entraînante, soutenue par une composition sobre, efficace et jazz-rock, le résultat est étonnamment moderne et plaisamment excellent.

Jim Jacobsen - A Beautiful Mine [Retro Remix]: A Beautiful Mine est à l'origine le thème de Mad Men, dont on retrouve la boucle disséminée un peu partout dans ce remix parfait qui densifie la chanson originale en la transformant en un morceau digne des plus grands de Saint Germain, mêlant Soul, Jazz, Rock, Ambient et Electronica. Une réussite inattendue au regard de la perfection déjà atteinte dans l'originale, qui perd ici son côté dramatique au profit d'une complexité décuplée.

The Tornados - Telstar: Si ce morceau évoque quelques souvenirs douloureux, c'est parce qu'un des musiciens des Tornados, premier groupe anglais à dominer les charts US, a donné naissance à Matthew Bellamy qui les honteusement pompé sur son Knights of jesaisplusquoi. En vérité, cet instrumental tient plus d'Ennio Moricone qu'autre chose. Il a une des ces présences physiques rares, qui tient à son aspect cinématographique. On verrait ainsi aisément défiler le trailer d'un de ces westerns cavalants, plein de galopades marquées par ce martèlement continu en arrière-plan, et de ruades sèches sur ces 3.19, c'est un morceau aride, balayé par les vents, avec quelques plages de repos entre les bras de la maîtresse de l'école située à l'extrémité orientale de l'unique rue de la ville, et qui porte toujours ces longues robes avec un noeud au col et des bottes à lacets, que le héros au visage buriné et rougi, clope à la bouche, abandonnera peut-être, ou peut-être pas, ça dépend, au générique de fin.

1 commentaire:

Automatic Druggie a dit…

c'est quand même marrant du fait que j'ai pas accroché avec cette série (pourtant j'en suis moultes) mais j'ai vu la photo de Don j'ai fait: okay je vois où il va aller. je dl le premier morceau, tu m'as donné envie. Pour Beautiful Mine cette chanson c'est du diamant. Je le trouve parfait.