23 avril 2010

Donne moi tes seins



T’as fait partie de la bande de Dharamshala. T’es Irlandaise. La première fois que je t’ai vue justement c’était 15 minutes avant de monter dans le car. Je me suis dit putain enfin une blonde, enfin une pas trop moche : je vais pouvoir reléguer ce long mois d’abstinence au doux rang de souvenir. Mais c’était juste avant que déboule un Japonais avec sa tête de Japonais et son sac-à-dos. Je me suis merde pas de chance pour ma gueule. À Dharamshala j’ai appris que t’étais maquée avec ton bridé de merde depuis à peine dix jours. Je vous voyais bien vivre votre vie de petit couple merdique donc je me suis rien laisser espérer. Mais je me suis quand même dit que vous seriez plus ensemble d’ici trois semaines. Pendant les deux soirées du week-end t’es venue me parler une fois bourrée. Tu m’as demandé pourquoi mon accent Anglais était si bon alors que je suis Français. T’as joué la carte de la politesse attentionnée ce qui je l’avoue m’a troublé au début : « putain elle veut qu’on baise ou pas du tout ?! ». Au bout du troisième jour j’avais raccroché. Tu pouvais te le garder ton loser de boyfriend. Je suis allé me balader avec un pote dans les montagnes. À plus de 5000m d’altitude on a remonté une cascade, on était seuls au monde et j’ai touché le ciel. Je t’avais complètement effacée de mon esprit.
Ca aurait pu se finir comme ça si la nuit dernière j’avais pas bizarrement rêvé de toi. Tu dormais dans un méga lit avec ton tocard mais j’étais là aussi. Je m’étais foutu sur le côté pour être dos à toi, parce que tu t’en souviens dans les montagnes j’étais passé à autre chose. Ton baulaus (cc @Matthieu_M) ronflait, soudain j’ai senti ta main se glisser dans mon calbut’. T’as commencé à me caresser la bite et ça me faisait du bien mais je voulais limite que t’arrêtes, pour pas que ta brèle de mec nous surprenne. Au réveil j’ai compris qu’au fond t’avais toujours voulu qu’on couche ensemble. C’est fou comme parfois un rêve peut filer tellement de conviction qu’il force à transformer une réalité qui serait restée la même sans ça.
Et ça va pas non plus se terminer comme ça parce que notre voyage en car avec la bande de Dharamshala c’était y a à peu près trois semaines. Et mercredi, tu fêtes la Saint-Patrick chez toi et tu m’as invité. Je sais d’ores et déjà que mercredi ta marionnette nippone n’existera pas face à moi. Parce que depuis Dharamshala t’as compris que c’était un naze, un putain de pantouflard qui fait des polaroïds et a les discours de Steve Jobs sur son Ipod. Alors que moi je suis le mec qui t’as ignoré, appelé par quelque chose de plus grand qui cette fois-là, s’appelait l’Himalaya. Je récapitule donc : j’ai préféré la montagne, et tu m’as préféré. Donc au final je vais te baiser quand même.
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4 commentaires:

Isabelle a dit…

J'aime ! (particulièrement le mot de la fin, d'ailleurs...)

Plume a dit…

pour les polaroïds on lui pardonne, mais s'il a les discours de S. Jobs sur son ipod..

La Blanche. a dit…

il nique sa race cet article.

Anonyme a dit…

Bukowskiesque :)