6 octobre 2010

J'espérais vous trouver ici

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C'est la fin des vacances. Il fait encore chaud le soir, chaud comme un début d'été en fait. Hier j'ai passé une nouvelle soirée avec toi. Depuis qu'on est tous rentrés à Bastia on attend la reprise des cours en traînant entre potes le soir. Les soirs se multiplient mais n'apportent rien de concret. Tu me parles plus vraiment depuis cette soirée où on s'était engueulés. Depuis on traîne l'un à côté de l'autre, à se traiter comme de vulgaires connaissances. Chaque soir je te l'avoue je me dis "Allez mec, refais le premier pas, cette fille vaut le coup au final", mais à chaque fois je me défile.

On s'est tous tirés de ce concert de rue qui n'avait séduit personne, pas même toi pourtant si naïve. On marchait en bande le long du quai où des bateaux de riches pas du coin semblaient se faire chier à en mourir. Si j'avais pu monter à bords d'un de ces trucs pour débarquer et dire au proprio qu'il était temps qu'il se casse lui et son yacht pour débarrasser le plancher histoire que je me sente à nouveau bien dans mon île, je l'aurais fait je crois. Mais au final j'aurais fait tout ça pour t'éviter toi. Toi à l'autre bout de notre groupe qui déambulait. Je t'entendais parfaitement discuter avec deux de mes potes, et je savais pertinemment que tu m'entendais raconter mes conneries à une autre fille du groupe.

À un moment nos potes sont partis jouer au flipper dans un bar. Je trouvais ça foncièrement naze, alors instinctivement je suis resté dehors. Tout s'est passé trop vite, j'ai pas eu le temps de me rendre compte que t'étais restée dehors aussi. On s'est regardés furtivement. J'ai tout de suite esquivé en lançant mon regard sur les bateaux. Plutôt ça que ton regard me disant que tu me pardonnais déjà ; plutôt ça que de comprendre en te regardant que je voulais vraiment me remettre officiellement avec toi. Je savais que c'était pour ce soir, mais je savais aussi que j'allais rien faire. J'avais tout le temps. Au bout de quelques minutes que j'avais trouvées chiantes, je t'ai dit que j'étais fatigué et que je rentrais. Réellement ou faussement surprise, en tout cas énervée, tu m'as dit "À demain" sèchement, et puis je me suis cassé. Je m'en voulais vraiment mais en rentrant seul je me rassurais.

Plus je m'éloignais du port, plus je m'éloignais de toi, plus je reprenais confiance. "À demain", c'est ça. On allait se revoir demain, et cette fois vraiment, je te reparlerai pour de bon. Je suis allé me coucher avant que la nuit soit noire, mais j'étais convaincu que j'entamerai pas cette Terminale en mode single, mais bien In a relationship.
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