6 septembre 2011

Obsessif


J'ai décidé d'arrêter les teens un soir de juillet. J'étais assez cuité pour faire honte à mon frère, et ce depuis déjà un bail. A vrai dire, j'ai pas vraiment décidé tout seul, j'ai pas eu trop le choix. Les teens avaient toujours été une idée stupide. Elles sont jolies et douces et fraîches et épilées et j'aime bien quand elles sourient et leur manière de se prendre pour des chiennes avant de faire l'étoile de mer. Mais en réalité, elles ont jamais vraiment rien fait pour moi, elles m'ont jamais vraiment aidé. Les teens avaient toujours été une idée stupide. Y'a pas vraiment d'issue à l'obligation de picoler pour être brillant et un roc et un bloc et faux et rayonner de mépris et sourire dédaigneusement. Y'a pas vraiment de bonheur à trouver dans ces parades ridicules où on tient avant tout à être jeunes et beaux et à prendre et à prendre et à prendre à en crever comme s'il y avait que ça qui comptait. L'internet, et ce qu'il a fait de nous, me fatigue. Les teens, et m'exhiber et être en représentation permanente de tout ce que je suis censé être, me fout sur les rotules. Les teens, c'est un kaléidoscope où il n'y a que moi et moi et moi et où rien d'autre n'a d'importance mais où je suis incomplet, où ne suis pas grand chose d'autre que du vent, où j'essaie de me prendre, de m'attraper et de me reconnaître, mais où je m'échappe parce que c'est une chimère et que c'est même pas vraiment moi qu'on veut mettre dans son pieu. Les teens, c'est ma peine.

Aujourd'hui, les choses ne sont pas tout à fait différentes. Il n'y a toujours que moi et moi et moi et moi dans mes cercles concentriques d'égo et de bile. Mais ça, c'est parce qu'il y aussi elle et elle et elle et elle, et que c'est moins pénible de penser à mon nombril qu'au sien. 



J'ai assez de souvenirs pour me passer d'espoirs, mais les gosses aux hanches longilignes qui me bouffent des yeux ne font pas le poids.

3 commentaires:

Am a dit…

enfin

Vadim a dit…

enfin quoi?

Am a dit…

l'âge de raison?