7 octobre 2009

Non non je ne suis plus saoul.

Avec tous les posts de l’ami M.M, on l’imagine bien sur la Costa Brava en pantacourt, baskets en toile blanche, chaussettes blanches, marcel blanc, et veste de survet, cheveux bruns bouclés au vent, le genre rital en vacances, à donf dans sa Micra violette, un son qui te ramone les baffles qui gicle des fenêtres ouvertes dans les embouteillages.

Du coup, j’arrive, et je viens vous poser pour la nuit avec mon papelard chanson française et déprime post-cuite, en essayant de pas être trop vicelard.

Tout d’abord, Miossec (dont les interviews éthyliques sont un grand moment), qui fut longtemps le plus digne représentant de la chanson française chancelante, ivre, sur le fil du rasoir, qui se laisse porter par la houle, celle de la plage et celle qui agite ton verre de bière quand tu te tiens au comptoir. Un nouvel album, assagi, un peu décevant pour qui aimait le Miossec qui s’affalait, mais dont l’intérêt premier est d’allier la voix fragile et tangente de Christophe avec les magnifiques orchestrations de Tiersen, dont je porte encore les larmes de Tabarly avec moi. Sur Finistériens se trouve A Montparnasse, qui reste un très bon titre, et ce n’est pas le seul.

Ce vieux morceau de Dominique A., qui se passe de description, parce qu’elle aurait du mal à rendre compte de la puissance émotionnelle du tremblement qui m’envahit quand je l’écoute. Pour La Peau, donc, n’hésitez pas à tirer à vue.

Changement de rive de la Manche avec le meilleur titre des Cure, dont je suis pas au demeurant le plus grand fan (Le rouge à lèvres et la coiffure Victor l’enfant sauvage revival m’a jamais trop fait bander): Want, sur Wild Mood Swings, prend tout à fait son temps pour partir, et elle ne part, elle non plus, jamais tout à fait, mais quand c’est fait, elle devient excellente. Want, c’est la chanson de l’ambition, c’est la chanson qui illustre le plus l’insatisfaction chronique humaine, et aussi, en filigrane, la peur de l’échec. Want, personnellement, j’en veux encore (sic).

Pour le plaisir, juste pour ce grandiose solo de guitare, un titre vaguement connu d’un groupe donné pour mort et ressuscité dans la grande tradition christique de la pop anglaise, sensé avoir été touché par la malédiction Doherty, autre miraculé. The Littl’Ans auraient dû avoir plus d’ambition, encore elle, et s’appeler les grands, leur science de la mélodie fera remballer son flow à Mc Solaar, et quoi qu’on en dise, ils le feront à leur façon.

Et puis, parce que, sans eux, beaucoup de vos nuits d’insomnies n’auraient aucun sens, et puis parce que c’est le meilleur groupe de rock du monde selon Bernard Lenoir qui n’est pas totalement une sous-race, et qui, lui, était aux Bains Douches pour voir Joy Division, et pas à Saint-Cloud pour voir Interpol. The National a un nom sudiste, et ça pourrait être répréhensible, sauf qu’ils habitent la région de la mélancolie qui est encore plus communiste que le communisme, et sûrement plus meurtrière, où alcolisme et solitude font bon ménage, et te remuent les entrailles comme un Dry Martini. Baby We’ll Be Fine et You’ve Done It Again Virginia sont encore plus crève-coeur que Marc Dutroux jouant à l‘attrape coeur.

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