2 décembre 2009

L'art de la fugue.


Je ne sais pas à quoi tout cela rime. Je suis encore saoul, je suis parti de la soirée sans être capable de me rappeler pourquoi, je sais que tout se passait bien, qu'on avait ri de bon coeur quand l'occasion nous en a été donnée à ce before où la musique était si mauvaise qu'elle réveillait ma future cirrhose, une victoire à la Pyrrhus sur un contexte pas évident, et je me suis retrouvé à me faire fouetter le visage et les quelques parties accessibles de mon corps par un vent à faire frissonner les morts, à marcher à une vitesse folle, à moins que ce ne soit seulement un effet de distorsion mentale, à tirer sur ma clope les mains dans les poches de ma veste, à errer en m'éloignant autant de chez moi que de l'endroit d'où je venais. Je poursuis un truc que je n'arrive même pas à nommer, à circonscrire, décrire ou définir, et je prie pour qu'il me tombe sur la gueule en chemin. Dans mes poches j'ai encore deux bières, et j'en ouvre une avec mon briquet, et je me mets plein de mousse sur les doigts, alors je jure. Je la bois, et me dirige en courant vers le premier coin de rue, en espérant y croiser l'éternité. Elle y est, pas brune à la peau blanche comme je pensais, mais noire des pieds à la tête, seuls ses bracelets de chrome étincèlent sous les révèrbères, et elle m'accueille, et c'est violent, car l'éternité n'est pas une fille, mais la nécro de La Voix du Nord, demain matin; je viens de rencontrer la femme de ma vie, un Hummer immatriculé dans le 75, et le bruit de son moteur étouffe mes paroles.

Cat Killer - My Magazine Heart, comme une berceuse étouffée chantée par Arcade Fire et enregistrée sur ton téléphone.

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