6 mai 2010

La collec' de bonbons.


Bon évidemment j’avais jamais vu un Gaspar Noé avant. Irréversible j’en avais entendu parler comme tout le monde, mais chez moi c’était pas vraiment le genre de films qu’on regardait en famille. Donc j’avais entendu parler du bonhomme, son côté chic son côté choc.

Enter The Void, vous connaissez l’histoire. Le Void, a posteriori, c’est plus celui de l’esprit de Gaspar, qui devrait envisager de faire une psychanalyse.

On va commencer par le début. Et par les bonnes choses. Sérieusement, ce générique ? Déluge de typographies à vitesse stroboscopique sur fond de mitraillette, du néon et du jap et du bruit, la claque. Magistral, rien à dire, scotché au siège.

Ensuite, Oscar, non junkie, caméra subjective, Tokyo jaune vert rouge, sa sœur qui se casse, et la DMT et ce qui semble une éternité d’un trip. Des images qui rappellent les cours de biologie, la faune intestinale et sous marine les vaisseaux sanguins les insectes. Fascinant.

Faut constater que le Gaspar il sait tenir une caméra. Il sait filmer une ville, surtout celle-ci, ses néons écœurants et ses flashs, il sait aussi faire le lien entre les scènes en « zoom zoomant » sur un objet, un trou. Il sait cadrer, aussi, cet enculé, en témoigne ces deux plans où il suit un taxi et un homme qui court en les laissant doucement s’échapper, sortir du cadre. Faut dire que tous les immeubles sont en coupes. Evidemment, c’est une âme qu’on suit. Et effectivement, faire évoluer ses personnages dans un espace exigüe, il sait faire, vraiment bien, rendre cette idée là. Sauf que le fish-eye c’était pas toujours nécessaire. Voire jamais. Le problème c’est qu’au bout d’un moment, nous balader dans tout Tokyo en filmant au ras des toits exprès pour ne pas que l’on sache où on est et où on va c’est vite chiant, surtout qu’on a compris. De même, faire tourner sans cesse sa caméra sur elle-même, moi ça m’a cassé les couilles. Et puis le vrai problème des immeubles en coupe ? C’est que grâce à ça le Gaspar nous fait des semblants de plan-séquences interminables grâce à un montage intelligent. Eh ouais. J’ai lu sur Wiki hein qu’il en avait déjà fait des vrais, je dis pas. Mais là tout doux bijou. Par contre, autres trucs fantastiques, le jeu des miroirs, tête en l’air et vie en bas qu’on découvre dans le club de strip-tease et qui fait presque perdre l’équilibre, les voyages dans les divers trous et tableaux et surtout effectivement, comme on le dit sur le blog de Cyril Paglino, cette façon de s’affranchir des formes classiques en plongeant la salle devant un écran blanc rouge jaune pendant quinze secondes. Alors oui, formellement, ce film est une sorte de bombe, sauf que dès qu’on se plonge dans le film en lui-même, Les Herbes Folles est un film bien plus différent des autres qu’Enter The Void.

Ben ouais. Parce qu’une fois qu’Oscar a fini son trip, bon il crève, logique, il faut bien qu’il entre dans le vide. Et là ça part en couille. Donc Gaspar va nous raconter sa petite vie de merde. Il a fait une liste de tout ce qu’il voulait montrer : parents morts, inceste, prostitution, drogue, MILFS, avortement, adultère, sexe, Œdipe, adolescence et révolte contre les parents. Ah ouais c’est flippant. Un catalogue, une collection et comme généralement, c’est moche. Ca n’a pas de sens, il n’y a aucun lien, et y’a 3 théories sur la vie qui se promènent dans le film, assénées comme ça. C’est un film pour « révoltés » quoi, un film pour gens stupides, un peu. (Je n’insulte pas ceux qui ont aimé on se calme). Mais c’est un film vide qui n’a rien d’autre à montrer que des effets spéciaux et formels incroyables et des bruits de pistolets lasers et de néon. On parle aussi masse de sa manière de filmer le cul. Bah vous feriez mieux de mater un porno. Bien qu’il soit très bon quand il filme en tgp le visage de Paz en train de baiser, ça c’est magique.

Je suis parti avant la fin, l’ovule a été fécondé, l’écran est devenu bleu et ça m’a fait chier. Bon j’ai été affiché parce que la Linda s’est remise à jouir pendant que je partais. Anyway.

Je vais refaire une comparaison osée, vous pouvez me lyncher les gens. Ok, L’Enfer d’HG Clouzot n’était pas fini mais le motif des hallucinations chez Clouzot était un sentiment psychologique réel, pas la simple prise de cachetons. L’Enfer d’Henri-Georges Clouzot était un enfer psychologique et pas psychotropique, c’était un film plus grand que son auteur, qui mêlait fond et forme qui se renforçaient l’un et l’autre, à part d’avoir pris dix ans à être réalisé et d’avoir tenu à cœur à Noé, Enter The Void n’a rien de grand, ce n’est pas un bon film, c’est un film parfois époustouflant qui fera sûrement date par sa radicalité, sauf que cette radicalité en fait un film immature. J’suis désolé Gaspar, faut grandir un peu, faut vivre, et puis t’allonger sur le divan.

4 commentaires:

bronskybeat a dit…

Incroyable...
Un élève de 2ème année de cinéma qui s'essaye à la critique subversive (je me moque des trucs branchés, parce que je suis trop dans le truc pour l'accepter...).
Et surtout, bien que justifiable, ce post critique finalement ce qu'il est, un ramassis de mots et d'idées légèrement agencés d'une manière un peu fun...Au final, le fond et la forme, une fois de plus, se fondent et se confondent dans un bordel improbable.
Et puis, si t'aimes pas les gens qui essayent et qui tentent des choses, garde le pour toi, vraiment...

NB: HG Clouzot, la référence, tu pouvais pas vraiment faire pire, je pense. Et ça, bah pour le coup, c'est peut-être ta seule réussite.

Vadim P. a dit…

Je critique chez Noé le manque de fond en fait donc si forme et fond sont mêlés chez moi, parfait. Donc tu reviendras quand tu sauras lire correctement.

Je ne suis pas non plus en école de cinéma, mais c'est bien essayé.

Ensuite je suis sincèrement désolé de ne pas penser comme une majorité arty et encore plus si ne pas penser comme les hipsters fait de moi un hipster. Mon chéri ça s'appelle une opinion et je partage pas la même que toi, cool.

J'aime bien les gens qui essaient, encore une fois, je l'ai dit, formellement c'est cool, même si c'est pas non plus nouveau, mais au niveau du fond il a fait de la merde et je le dis. Je le dis aussi quand c'est réussi, j'ai sucé Alain Resnais qui n'est pas super branché comme mec non plus. Donc encore, on en reparlera.

Et Clouzot je l'aime bien moi.

JUNE a dit…

Mettre en avant l'enfer de Clouzot c'est peut'être un peu tard mais c'est cool.
Enter the void, film ayant crée un buz gigantesque ( la preuve deux critiques only sur la Frange) mais avec pas grand chose derrière aucune subtilité : ouais on montre des putes de la drogue #Tokyotrop hype,personnelement je me suis emmerdée.La prochaine fois je regarderais skins j'aurais l'impression d'en être au même niveau.

Clémence a dit…

Entièrement d'accord avec tous les points de ton article!