4 mai 2010

Mal à l'être

Enter the Void a déjà été présenté à Cannes l'année dernière, mais Gaspar Noé, malgré déjà 10 ans de réflexion sur la chose l'a encore relifté et nous présente enfin la version finale d'un long métrage qui s'apparente à une séance d'hypnose, pas un truc qu'on voit souvent au cinéma.
Faits d'armes : Linda et Oscar sont frères et soeurs, vivent à Tokyo et tentent de concilier leur mode de vie chaotique avec les lois nippones. Jusqu'au jour où Oscar se fait tuer par balle mais le junkie refuse de quitter sa sœur. Son esprit va donc s'engager dans une quête pour subsister, en tentant de ne pas être aspiré par un void inconnu donc inquiétant.
Mais la spécificité du film demeure dans le voyage mental que le spectateur doit effectuer. Dès le générique, on reçoit la décharge de stimulis et on est rapidement engagés dans un film fondé sur une succession d'hallucinations, une sorte de crossover entre les séquences à la limite de l'abstraction des 70's et Au delà du réel de Ken Russell. Le désordre pictural et les séquences épileptiques suggèrent qu'on s'en sortira avec un mal de tête. Mais la trame se poursuit également avec des personnages intérieurement déchirés, qui semblent vouloir un peu de compagnie dans leurs vies scindées entre la mort et l'amour. Le hic, c'est qu'on est aussi au plus près de leurs vies foutraques : on assiste à des scènes de coït de Linda filmées in situ, aux trips hallucinogènes d'Oscar, à un désespoir auditivement très présent (des effets sonores gérés par Thomas Bangalter jusqu'aux cris stridents) ce qui finit par être oppressant, finalement pas très choquant, mais comme eux, on est compressés dans un Shibuya, où on ne maîtrise ni l'existence et le temps.
Comme dans le clip de Prodigy (pour la violence) et celui des Cinnamon chasers (pour les flash back), on est à la place du personnage d'Oscar, qui tente de sa mort jusqu'à sa renaissance de comprendre des pulsions freudiennes, de comprendre les facteurs de sa "chute" et qui assiste à la perte d'humanité progressive de ses pairs, jusqu'à être happé par ce voïd, qu'on ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam mais dont l'existence choquera le petit bourgeois.
Bref, Enter the Void mastique ton cortex cérébral jusqu'à liquéfaction, en gros, FOUT LA MERDE et Gaspar Noé conserve bien l'image du pote irresponsable, le genre à te foutre des rayons lasers dans les yeux au réveil.
(le trailer)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, je téléchargerai pas le film pour rien comme ça.PS je t'ai vue dans glamour, t'as un petit coté Jena Lee je suis déçue.

JNTN a dit…

"un petit côté Jena Lee"

je vais me jeter dans le voïd, à plus

Anonyme a dit…

aha mais t'es mignone quand même .