1 août 2010

J'ai passé 4 jours avec des vieux.


Quand j’ai su que ma transhumance Berlin – Paris allait être interrompue par une escale dans la Loire pour quatre jours chez mes grands-parents, j’ai eu un peu peur. Pour plusieurs raisons : tout d’abord, je connais assez bien mes grands-parents pour savoir que la vie avec eux n’est agréable que 2 jours. Ensuite, je sais où ils habitent. Dans ma tête, l’idée était claire : il me fallait trouver la jeunesse d’ici.

JOUR 1 :

J’arrive à 18h, je passe cinq minutes à m’ennuyer puis j’accompagne mon grand-père acheter du pain. Tout est fermé, on fait la tournée des villages du coin, je me dis que ça ferait un parcours cool pour faire du vélo demain. Finalement, pas de pain.
En rentrant, je découvre la bonne nouvelle : ma grande-tante cheloue est là.
Finalement, à 22h, tout le monde va se coucher et je regarde un film que j’ai déjà vu avant de mourir d’ennui accroché à mon Smartphone inutile faute de réseau correct.

JOUR 2 :

Réveil à midi, je prends un petit déjeuner et m’habille. Jusque là rien d’anormal. Je décide d’aller jusqu’au village d’hier en vélo. Je suis fatigué au bout de 4 kms, je rentre et fais une sieste. Il est 14h30.
Je me réveille à 17 h et accompagne mon grand-père dans un magasin de bricolage où je fais un constat agréable : ici, peu importe la façon dont je suis habillé, je reste le mec le plus cool du département. Finalement, on rentre à 19 h et la voisine m’invite à voir sa collection de vinyls. J’en repère quelques uns que je mets de côté pour plus tard, puis accompagne ma grand-mère dans les cerisiers de la propriété, c’est cool, on capte la 3G, JE TWITTE. Plus tard, je regarde avec mes grands-parents les championnats d’Europe d’Athlétisme, chose qui ne me serait jamais venue à l’esprit en temps normal. Les français gagnent, ça m’occupe jusqu’au repas, puis aussi après.
À 22h, tout le monde va se coucher et je regarde un film que j’ai déjà vu avant de mourir d’ennui accroché à mon Smartphone inutile faute de réseau correct.

JOUR 3 :

Réveil à midi bla bla, pas de tentative de voyage en vélo.
La voisine me réinvite à voir sa collection de vinyls (JE PROMETS C’ÉTAIT JUSTE POUR LES VINYLS). J’en trouve quelques uns, je me retrouve à écouter du jazz sur un tourne-disque chelou. Ah, y a de la calypso, sympa.
Je rejoins mon grand-père et nous allons visiter le bois de ma grand-mère (un truc hyper cool genre oiseaux, araignées, ronces partout). Ensuite, alors qu’on est en train de rentrer, il change de route pour m’emmener sur des chemins hyper escarpés près d’une rivière, LE LIMONY. Y a même une cascade, mais j’en sais trop rien vu qu’il a pas retrouvé la bonne route.
En rentrant, on tombe sur des gens qu’il connaît (sachant qu’il connaît 192 des 200 habitants du village). Ils organisent une fête hyper cheloue avec des fûts de bière, hyper déconnade t’as vu, y a une meuf de douze ans avec monosourcil et dents en avant + jupe hyper courte et décolleté hyper pute mais hyper vide qui me mate genre « salut toi, ça va ? ». La jeunesse d’ici, c’est donc ça ? Des monosourcils, des blingee, des fringues cheap ? Je ne peux le croire. Je ne me laisse pas tenter et vérifie qu’on ne capte pas la 3G. La réponse est non.
Je me demande si elle a déjà lu des livres ou écouté les Strokes. J’AI UN MÉGA DOUTE.
Je remarque dans le fond une autre meuf avec le même monosourcil, mais quinze centimètres de plus au tour de taille. Elle me dévore des yeux, je me demande si j’ai un truc bizarre sur le nez or something. Quand son regard se porte sur le reste de mon corps, je comprends que non.
LES GENS SONT HYPER CHELOUS ICI.

JOUR 4 :

C’est mon anniversaire, défilé de voisins, tantes, oncles, cousins au 15ème degré probablement consanguins que personne ne connaît au fond (VAS Y COMMENT TU PARLES DE TA FAMILLE LÀ MEC). La vieille tante parle de ses problèmes avec son abonnement Canal +, des prouesses de sa petite fille (moche) en cheval (elle fait de la voltige et doit probablement avoir un skyblog, une autre idée de la réussite), ou des collèges de la banlieue lyonnaise (MAIS ILS INSULTENT LES PROFS VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ? DE MON TEMPS ON FAISAIT PAS CA QUOI). Plus tard, je croise des jeunes crânes rasés dans une Golf GTI, logo de Saint-Étienne fièrement exposé sur le pare-brise arrière. Te voilà, jeunesse.
J’ai 16 ans en ce jour 4, mais l’impression de fêter ma septième décennie.

6 commentaires:

Cauchemardesque a dit…

On sens que le reste des vacances va être justement apprécié là. Belle plongée dans la France profonde sinon.

Anonyme a dit…

Chanceux, va ! toi t'y passes pas toutes tes vacances ! (mais moi j'ai Internet. Et toc.)

Aflap a dit…

Et la tu te dis que Bastia, finalement c'est pas si nul. Et que les gens sont presque cool et s'habillent pas si mal que ça. Enfin, ça dépend qui.

- anna . a dit…

On a probablement du être dans le même village . D'ailleurs, toujours pas de réseau en vue .

Anonyme a dit…

Tu vends du rêve et rend agréable, entre deux cueillettes de haricots et la recherche acharnée de réseau, mon séjour chez papymamie.

Marie a dit…

C'EST MON POST PRÉFÉRÉ.