5 janvier 2011

TES TEXTES SORTENT DIRECT DU MANUEL DE VEGAS


Si tu veux, l’intro du Top 10 de Dim était pas fausse, mais elle était trop réductrice. Ouais, au fond, il s’agissait bien de filer les clés de notre âme/cœur/caleçon à n’importe qui, de manière paroxystiquement rationnalisée, intellectualisée, mais c’était pas vraiment nouveau ici, je veux dire qu’on le fait un peu constamment depuis un an. Ouais, parfois je me la raconte un peu et j’en rajoute avec deux trois saloperies un peu vulgaires, mais ça en reste pas moins moi. Mes textes, c’est de la réalité et de la fiction et je vois même pas pourquoi y’aurait un intérêt à se poser une telle question, puisque la réponse sera invariablement que c’est moi.

Tu vois là, j’ai plusieurs options. Je pourrais te parler de comment j’avais passé la soirée à être un merdeux ultime, à essayer de choper deux trois meufs maquées alors que j’avais ignorées celles qui avaient lancé une ouverture tout en volant des verres à leurs mecs ou sur les tables des clients qui me regardaient faire, puis comment je me suis fait virer à 2h et 4g parce qu’ils s’étaient plaints et comment j’ai pris une amende pour avoir uriné en public. J’aurais mis deux trois « putain », un ou deux « chattes » et une occurrence du mot « éjaculation » comme synonyme d’amour, parlé de la douceur âcre d’une cigarette dans la neige, de combien elle est agréable et de celles que j’ai données en refusant l’argent qu’on me proposait, de m’être endormi sur les chiottes et puis aussi des étoiles et des bises que j’ai faites à toute la population du club, de mon sommeil sans rêve et de ma nuit sans souvenirs.

Je pourrais aussi te raconter comment j’ai oublié les cinq filles à six milles bornes de moi que j’aime et dont je méprise une partie tout à la fois, parce qu’elles sont jolies en .jpg et ne me disent rien sur ce qu’elles pensent de moi et que la paranoïa m’excite, parce qu’elle utilise trop photobooth et que c’est ridicule, ou alors qu’elle est juste trop conne, trop naïve, pas assez cynique, ou qu’elle est simplement parfaite et que je ne veux pas me torturer, et puis que c’est parfois le moyen le plus simple de me venger de l’effet qu’elle me fait et puis celle à qui je ne trouve rien à reprocher. Je pourrais t’expliquer que j’étais saoul de bourbon au point d’avoir une remontée gastrique en essayant d’avaler un dernier verre stupidement arrosé de Pepsi cinq minutes avant de jeter théâtralement une putain de clope entamée afin de sauter dans un taxi-chatte sans trop me soucier d’où il m’emmenait, que je pensais encore que je ne comprenais pas qu’on puisse éjaculer Houellebecq puisque tout ce qu’il racontait était d’un convenu et d’un déjà-vu beaucoup trop triste et que son style me donnait envie de mourir, et puis comment finalement la main de ma voisine de taxi, une meuf de ma promo que je connaissais un peu sans trop la connaître et ne m’attendais pas à voir ici, avec qui je m’entendais assez bien, bien qu’elle n’ait jamais cédé à mes avances ivres (elle avait proposé que l’on se revoit plus tard), et qui ressemblait un peu à une meuf que j’avais dû vouloir pécho ou que j’avais effectivement pécho, et donc sa main était tombée sur la mienne sans que je la cherche et je l’avais serrée et caressé ses doigts et sa paume sans rien prendre ni espérer d’autre que ça, pendant cinq minutes, rien que ça, presque heureux ou quelque chose du genre, sans prendre conscience d’à quel point il était triste d’en être à ce point de désespoir où une étreinte tactile accidentelle faisait du bien. Je ne pouvais pas être désespéré puisque j’étais saoul. Mais le fait est que je l’ai peut-être rêvé ou inventé ou que j’étais saoul et que j’ai rien compris et que voilà.

Je sais pas trop comment parler de Black Bear et y’a pas grand-chose de dicible. C’est de la synthpop lo-fi, mais pas la synthpop 80’s cheesy cocaïnée, plutôt la pop de chambre avec une musique simplement faite de rythmes, une mélodie squelettique, avec des textes parfois stupides parfois un peu philosophiques mais toujours hyper personnels et des voix triturées. On en revient au sujet de départ : comme 99% des morceaux postés ici, si tu les aimes et qu’on les aime pour les mêmes raisons tu me connaîtras sûrement bien mieux qu’avec toutes les explications possibles, et pour moi, c’est moins fatiguant.

Black Bear - Black Bear

Like Venice - Black Bear

3 commentaires:

Anonyme a dit…

elle tombe dessus. mieux qu'un caillou au fond d'la godasse. elle passe langue sur lèvre. et puis c'est au tour des gencives de rougir et de chercher grief. d'abord elle observe la couleur génèrale. ca tend à lui faire peter les organes internes. et puis elle lit 'kanye west". et là elle fronce les sourcils. arranger les petites cases. y faire dégueuler la sauce piquante. elle lit jamais les 'Je' masculin. ça l'agace profondemment. elle, il lui faut de l'émail au bon lait de vache.mais là elle s'est arretée. juste l'espace d'une seconde enfoncer sa langue dans la serrure. elle se dit qu'a défaut de poils, elle pourra toujours recouper sa frange.
X.
lily.

Mégot a dit…

On sent que ça a été écrit d'une traite, dans un souffle, c'est cool.

Clelia a dit…

why are you in love with her if she's dumb?