19 mars 2011

Firework


L'aéroport est ensoleillé. La lumière oblique, propre à cette région du toit du monde, passe à travers les grandes vitres, et flotte au-dessus des têtes des gens qui attendent devant la Gate number two. Troisième fournée de passagers, toujours pas son avion. Celui provenant de CdG est le prochain. En partant tout à l'heure j'ai pris soin de bien ranger ma chambre, de faire mon lit, ce petit lit 1 place propre aux chambres étudiantes, dans lequel elle et moi on va devoir se serrer. Ce ne sera pas un problème, on dort bien même serré, quand c'est avec quelqu'un qu'on aime (et avec qui on baise). C'est ma meuf, fallait bien que je range un peu tsais. Ça fait 3 mois que je suis là à faire n'importe quoi, à boire tout seul devant mon ordi le soir, à rentrer torché à 8h du mat' et à m'écrouler encore habillé sur mon lit. Je suis content que ma meuf vienne me voir, ça va me sortir de mon train de vie négligé, ça va me remettre les idées en place ; au moins le temps de son passage ici. J'ai fait une petite pancarte où j'ai écrit son prénom. Le genre de trucs cons que tu fais quand t'es encore un peu enivré par l'alcool et excité par l'amour.

Ça y est. Je vois sur le petit écran que son avion a atterri. Je sors ma pancarte de la poche de mon gros manteau de ski. Le petit écran affiche que les passagers sont en train de récupérer leurs bagages. Les portes s'ouvrent. C'est le bon vol, les gens qu'on découvre ont l'allure et l'air bien français. Il y a une tête, une dégaine, un caractère français. Alors j'aperçois ma meuf, qui traîne une grosse valise et s'épuise le bras à porter un sac à main trop rempli. J'arbore fièrement ma pancarte, pour la laisser tomber alors qu'elle vient vers moi et que je vais vers elle. Je la serre dans mes bras, on s'embrasse. On se regarde et on sourit. On s'embrasse à nouveau. Elle me dit que je lui ai manqué. Je lui dis qu'elle est sublime, dans sa robe rouge. J'avais oublié que ma meuf était si belle. Je prends sa valise, je lui ai déjà acheté un ticket de train. On file tout droit vers la sortie, en souriant sans trop se dire grand chose. C'est la première fois de sa vie qu'elle vient ici. Je suis un peu comme un ambassadeur, comme un roi qui reçoit sa reine. L'escalator nous rapproche du quai. Je me dis que la vie c'est parfois super simple en fait. Je la regarde encore dans sa robe rouge. Il y a un caractère français, et ma meuf est ce qu'on peut en faire de mieux.


L'album de Green Money est sorti il y a peu. En ce moment tu te demandes où va le rap français, t'as limite tourné la page. T'as pas forcément tort, et c'est pas ce petit duo Seth Gueko / Booba qui t'a fait changer d'avis. C'est pourquoi va vite falloir que tu télécharges Greenologie, à commencer par le morceau Lamborghini. N'aie pas peur, le morceau part bien, et puis Green est dans son trip vraiment à lui. Si t'aimes, ne culpabilise pas, t'auras qu'à te dire que c'est pas vraiment du rap (même si t'auras tort).

2 commentaires:

IV a dit…

Papier, pouce, ciseaux.

(coeur)

Matthieu M. a dit…

Tu m'as manqué fils de pute.