17 mars 2011

Le chemin de la première danse.

Comme souvent je passe ma soirée à renifler ce sous-vêtement qu'elle a oublié dans mon studio bordélique. Ce n'est pas une perversion de plus à mon palmarès ; si vous voulez tout savoir, c'est un soutien-gorge, un soutien gorge qui soutenait sa poitrine tellement fière qui a pointé avec arrogance devant mes yeux, plus d'une centaine de fois. Cette odeur me poursuit tout le temps, ce n'est pas un parfum, juste les propres émanations de son corps. Vous pouvez vous moquer mais à chaque fois que j'entends la première phrase de cette chanson de Kyo, je pense à lui, à elle.


Ok, c'est un groupe d'émos bourgeois qui a plus de 6 ans, mais ils ont trouvé la vérité en une seule phrase. Je continue à l'aimer, et je vais galérer à l'oublier. Je m'achète des fioles de Whisky au Super U du coin, je fume clope sur clope, et j'observe mon téléphone. Pas dans l'espoir de recevoir un coup de téléphone d'elle, mais un coup de bigot de mes "amis" pour sortir, me ruiner la santé avec différentes liqueurs et différentes choses à inhaler. C'est en partie pour cela qu'elle m'a quitté : l'incapacité d'assumer ma vie.

Le téléphone ne sonne pas, le téléphone ne sonne pas, le téléphone ne sonne pas, je vérifie qu'il n'est pas en silencieux, je bois une grande gorgée de 12 ans d'âge, je fais la grimace. Retour sur le téléphone, il ne sonne pas. "Sonne enculé, sonne".

Il est 00h30. Je me décide enfin à prendre mon GSM, je fouille le répertoire, je n'ai qu'à appeler une pétasse, une ragasse de bas niveau comparée à elle. Ce serait trop facile et puis c'est elle que je veux, c'est cette grande brune beaucoup trop maline pour moi. Je réfléchis, 20 minutes passent, j'appelle un pote qui a toujours quelque chose à faire mais jamais de crédit. Bingo, il est en soirée et me propose de le rejoindre en s'excusant mille fois de ne pas m'avoir prévenu. Je m'en tape, je le laisse parler et le préviens à l'avance que je n'ai pas une thune et que je viendrai qu'avec une fiole. Il s'en fout et me donne l'adresse.

1h00 du matin, pas de métro, il faut que je me rende dans le troisième. C'est à 15 minutes de chez moi, j'y vais, Ryan Leslie m'accompagne.

Je suis dans l'appart. Comme toujours, des petites meufs, toutes aussi bonnes qu'inintéressantes. Les plus "smart" sont les meufs des potes, politesse mais c'est pas elles qui me feront oublier.

La soirée bat son plein, je me rends compte que je suis sorti chargé, le pistolet plein, ça me bloque, je n'ai pas envie de parler aux gens. J'ai cette tension sexuelle en moi qui crée une distance avec les autres, je ne peux faire qu'observer, c'est ce qui lui avait plu à elle, mon côté malsain quand je ne parlais pas. Est-ce que ce don du ciel peut plaire à quelqu'un d'autre?

Je t'entends, toi, au fond de la pièce : tu parles trop fort, tu vis trop pour que je te porte de l'attention et ton discours sur ton envie permanente de prendre de la coke me gave à un point inimaginable. Par contre, ta copine, la jolie brune qui ne parle pas et est exaspérée par le fait que tu tires la couverture vers toi, connasse, et qui doit se demander pourquoi elle t'a suivie. Pourquoi elle t'a suivie alors qu'elle connaissait pertinemment tes objectifs en venant ici : te faire tirer, connasse.

Cette fille discrète me rappelle mon ex, elle ne parle pas, mais elle transpire l'intelligence. Je ne sais pas comment l'aborder, m'asseoir à côté d'elle serait une bonne chose. Je me lève. Je m'approche d'elle, je lui tends une clope, elle la refuse. Je ne sais plus quoi lui dire, tout s'emballe. Les autres ont vu mon approche, ils en rigolent discrètement et je fais semblant de ne pas relever. Je suis assis entre la connasse et le substitut de mes amours perdues. Merde, elle a une odeur particulière comme mon ex, elle lui ressemble tellement que j'aimerais lui parler comme je lui parlais à elle.

Une demi-heure passe, les autres ont tous une paille dans la gueule, je refuse toutes les invitations, j'ai pas envie de m'enfoncer, elle aussi refuse et décide de me parler. Une phrase, juste une phrase.
"Je ne sais pas ce que je fous là, ils sont tous détestables, j'suis pas à ma place, et puis cette conne qui se fait passer pour mon amie ne pense qu'à se faire tirer. Putain, elle peut pas être autre chose qu'une chatte?"

Je souris poliment. Merde, j'ai fait un transfert, elle est Mélissa. J'entame la discussion, elle ne me répond que du bout des lèvres sans jamais développer aucune de ses réponses. Mes questions sont toutes de plus en plus connes. Je bois de grandes gorgées de whisky pour essayer de trouver du courage et de la conversation. Ca ne sert à rien, j'suis une loque, j'ai rien à dire à part parler de mes problèmes, d'amours qui disparaissent. Eurêka, je vais lui parler de ça : de toute manière, je ne pourrai pas l'emmerder plus avec mes problèmes qu'avec mes questions débiles.

Je lui crache tout, je le vomis, je suis à deux doigts de chialer en lui racontant le mal que je lui ai fait, à Mélissa, et lui racontant le mal qu'elle est supposée m'avoir fait. La brunette n'a aucune réaction, elle m'écoute. Ca dure presque une demi-heure, je finis ma conversation par "et toi, t'es une meuf dégueulasse et stricte?". Ah ça y est, elle m'a souri une fois, enfin c'est ce qu'elle m'a semblé faire. Pour seule réponse à ma question, elle se lève et se dirige vers la cuisine.

Elle revient quelques minutes plus tard. Pendant ce temps, j'ai eu le droit aux railleries de mes potes, et surtout une réflexion de LA CONNASSE DE LA SOIRÉE, qui me prévient avec son vocabulaire de chagasse que sa copine "ne baise pas". Pauvre conne, si tu savais, c'est pas ce que je recherche. Et si j'avais voulu niquer, tu aurais été la proie la plus facile à ma disposition, sale pute. J'aurais gardé mes fantasmes les plus horribles, juste pour ton corps infesté de MST.

Elle se rassoit à côté de moi, et me demande de la raccompagner chez elle. Elle ne supportait plus cette ambiance en avait déduit que moi non plus ; elle avait senti que les conversations sur les derniers deejays berlinois n'étaient pas tellement ma came. Ni une, ni deux, je récupère ma veste, je remplis ma fiole de sky avec le reste de la bouteille d'or brun que j'avais planqué à mes pieds et salue le groupe que j'entends déjà jacter et se frotter les mains, se dire que je ne les ferai plus chier avec Mélissa.

Nous voilà dans la rue, cours de la Liberté, la liberté mon cul, je sais que ce transfert émotionnel est aussi dégueulasse que ces jeunes cons qui recherchent un père en boîte de nuit, je sais que je me fous dans la merde à la raccompagner. Je lui demande de quel côté on doit se diriger, elle me répond instinctivement "c'est chez toi, tu sais où aller". Et merde, je vais la ramener chez moi, j'ai pas envie, j'ai pas envie, j'ai pas envie, j'ai pas envie. Mon visage trahit mon sentiment, elle sourit, c'est la deuxième fois de la soirée, et rajoute "ne t'inquiète pas, on ne couchera pas ensemble". Je rougis.

On s'avance dans la nuit, les toxicos de la guillotière font toujours autant de bruit, elle n'a pas peur, elle me demande si j'habite loin, et m'avoue qu'elle me voyait plus habiter dans le sixième arrondissement avec ma dégaine, ou alors dans le premier pour mon côté "jemenfousjesuismieuxquevousmalgrélesproblèmesdemavie" et les photos qu'elle avait vu de moi sur les réseaux sociaux. Ah, on y vient, tu savais dès le départ, tu savais où je traînais ma carcasse, pù je me rendais minable. Elle savait tout ce que j'avais bien voulu partager avec vous, elle connaissait même mon prénom, alors que moi, non.

On arrive chez moi, elle entre, rigole et se moque de moi, mon appartement ressemble à un décor de série AB. Le cliché de l'appartement de célibataire, la vaisselle n'est pas faite mais est dans un bordel organisé, les bouteilles d'alcools plus ou moins forts se partagent l'étage avec la bible, le micro-ondes et différents ouvrages de qualité médiocre.

Ca la fait marrer, beaucoup trop à mon goût, je le prends mal. On décide de regarder la télé, série de merde, cacahuètes, et quatre verres de whisky maximum, ce n'est plus la même, elle ne se gêne plus pour faire la conversation. Elle me raconte tout et n'importe quoi, comment elle avait connu sa copine la connasse, elle m'avoue même son propre prénom : Marie, c'est beau comme prénom, Marie, je vous épargnerai toute blague sur la Bible, et sur Trintingnant. Bref, au bout de quelques heures elle me propose de nous coucher mais me fait prometre de garder un short et un maillot, ainsi que de lui donner un tee-shirt pour remplacer sa robe noire si discrète. On se couche, j'observe le plafond en me convaincant de ne pas tout gâcher, pas cette fois, jusqu'à son ultime provocation, où elle pose sa tête sur mon torse. Merde, ça fait des jours que je n'ai pas eu un tel contact avec une fille. C'est beau, je ne mettrai pas longtemps à m'endormir.

Quand je me suis réveillé, il n'y avait plus personne, plus rien qui aurait pu faire acte de sa présence. Juste un numéro à dix chiffres sur un carton alimentaire, mais elle est stupide : j'aurais pu le jeter, et qui a dit que je voulais la rappeler, qui a dit que je voulais la revoir, hein? Ca suffit ces conneries, ça serait trop facile de redevenir addict, putain.

7 commentaires:

June De Witt a dit…

Vraiment vraiment chouette texte.

a dit…

joli

Am. a dit…

trop anonyme

evoth a dit…

trop de ponctuation,
pas assez de liste... Mais


Guillotière ?

(Forme)

gregoirew a dit…

Guillotière est un quartier de Lyon. Et je ne comprends pas quand tu dis Liste ?

Anonyme a dit…

à faire caca. mou.

vu, vu et.. revu ?

Anonyme a dit…

Ah nan la je suis pas d'accord le 1er c'est THE place to live! X-paquet représente haha! (ok je sors..)