11 novembre 2009

Crash-test.

La mort dans nos vies, c’est un peu comme un blanc venu à Saint-Denis pour un autre but que toucher un peu de teush-teush ou bien un meuge ou deux pour se mettre de la poudre aux yeux : surréel.

Des amis qui font la fête dans la résidence secondaire de Papa, prêtée pour l’occasion, de la tize dont on use, abuse et dont Dimitri a largement parlé, et puis on sait pas pourquoi, on prend une porte en boîte, ça calme, alors on prend le hors-bord pour retourner se prendre une bonne claque à la maison pour oublier la bonne veste, à l’ancienne, comme les premières, on va changer le before en forever pour le plaisir de noyer ses neurones, se fracasser la gueule au point de se la cogner contre la porcelaine d’une cuvette de chiottes. Sauf qu’on y arrive jamais, à la cuvette, et qu’un putain de roc grand comme une maison s’est trouvé en plein milieu de notre chemin. Game Over.

Filip Nikolic, Britney, Rihanna, Grégory, Lindsay, George Michael, Peter Doherty, Amy, Bambi dont la mort a racheté l’hymen, et tellement d’autres, tous sont passés, passent, se sont sortis ou se sortiront d’une période d’assassinats médiatiques multiples, de décès sociaux et de presque morts cliniques, plus ou moins mérités. Mais tous sont revenus à la vie, ou y reviendront. Tous ont été déclaré décédés, en mort cérébrale, ils avaient leurs gueules sur des affiches avec une récompense et ordre de tirer à vue, on les a blacklistés et mis en tête de liste d’attente au Père Lachaise, on les a trop vus noirs pour pas leur tailler un costard funèbre et on a préparé leur nécro, on a voulu les débrancher, mais pour ça il aurait fallu faire péter le générateur mondial. Comme eux je fais gaffe à moi, mes fusibles sont de la saloperie de came, mes mains sont plus à moi depuis qu’elles manipulent une manette et assassinent à tour de doigts : j’ai ta tête dans ma lunette, intouchable.

Notre génération a été placée sous le signe de la régénération, de la renaissance, de la résurrection. On est sacrifiés, soit, mais sur l’autel du Phoenix : rien ne compte, rien n’a de conséquences. Il suffit d’appuyer sur reset pour revenir à une période où foie, poumons et cerveau étaient neufs, la transplantation d’organe c’est simple comme une mise hors tension du terminal. Je peux brûler, poser, baiser, me consumer comme un clope dans les doigts d’une pute infectée, me reposer c’est recharger mes batteries, me reposer c’est charger ma précédente partie. Comme neuf, tu peux qu’arracher mes stickers, j’ai fait les cheats codes et dans ma poche j’ai un putain de Parabellum Luger. J’ai pas 7 vies, j’en ai autant que de slots sur ma carte mémoire, je suis Jason Bourne, j’ai la mort dans la peau mais j’ai oublié ce que ça faisait, je ne la tutoie pas, je l’ignore superbement.

On peut cramer les idoles, mes effigies, mes textes et ma peau, « feu moi » renaitra de ses cendres pour incendier la ville, la mettre à feu et à sang, à feu et à sac, plus puissant que jamais, je suis Guy Fawkes, et cette nuit c’est ma nuit. Vis ma vie, jour après jour en ligne de codes, comme Pac man, j’ai la dalle et pas assez pour me nourrir dans mes placards. C’est pas demain qui ne meurt jamais, c’est moi qui suis éternel.

Biberonné à GTA, à Call of ou autres conneries guerrières, je m’imagine presque qu’un kit de survie peut soigner un cancer du foie, que le Pokédex de maladies létales que la vie me promet disparaîtra quand le grand architecte ou quel que soit le connard qui joue avec ma gueule éteindra la console. Quand je ramperai dans la douleur pour m’injecter de la morphine en crachant mes poumons, je regretterai sûrement d’avoir vécu sans connaissance des conséquences et de pas avoir ce putain de fichier restore.

9 commentaires:

Matthieu M. a dit…

La Frange, un blog sérieux.

Anonyme a dit…

Magistrale.

Vadim P. a dit…

A ce point?!

Merci.

Automatic Druggie a dit…

en un sens à chaque fois que je te vois écrire "saint denis" "banlieue" ou quoi d'autre ça me fait rire, t'y as jamais mis les pieds sokolsky, tla joue pas badboy qui vient du bas.

Dim. a dit…

en fait c'est pas vraiment qu'on vient du bas ou pas, c'est que la banlieue vient à nous. quand on lira notre société à travers le prisme des banlieues on aura tout compris.

Vadim P. a dit…

A mon sens c'est pas une question de bad boy, c'est une question d'état d'esprit, d'être conquérant, d'avoir la niaque et d'être un peu en chien. Ce dont on manque et que je déplore.

Dim. a dit…

ouais et toutes ces caractéristiques que tu listes, on les trouve en majorité chez les mecs de banlieue. j'ai le sentiment que rien mieux que la banlieue représente la société today.

tain merde en effet ça devient sérieux.

Vadim P. a dit…

Ouais c'est elles qui en concentrent le plus d'exemple de réussite basée sur cet état d'esprit, mais plus est très relatif. Y'a quand même, et c'est pas pour faire le fasciste blanc, plus de branleurs que de trimeurs dans la représentation générale de la banlieue, et même ceux qui en sortent clament pas forcément qu'ils en ont chié pour y arriver.

Mais ouais, on arrête la branlette intellectuelle et on parle société maintenant, et on oublie les idoles de nos 12 ans.

Je rigole.

Automatic Druggie a dit…

big up à casimir et à pikachu alors.