16 avril 2010

Une espèce d'ontologie de l'amour fondue dans un Big Mac.



J’avais 9 ans, je sais pas si tu te rappelles de cette époque où les filles ne te regardaient pas encore. 9 ans, 1999, on a gagné la coupe du monde on est les meilleurs, c’est l’époque où on sent le manteau de son amoureuse quand personne ne regarde dans les couloirs, des éperviers à la récré ou je cartonne et des longs trajets en voiture. A l’époque c’est papa qui fait le disc jockey et quand il met Play je découvre un paquet de trucs, je comprends un sacré paquet de trucs. Bon j’ai peut être 10, 11 ans parce que Play a pas tellement été un carton à sa sortie.

Je découvre le CD comme œuvre totale, qu’un disque peut être un objet qu’on accrocherait dans son salon, qu’une image est un message avec ce mec excité, baskets pantalon noir chemise blanche ouverte et crâne chauve qui jump et dont on ne voit que la moitié du corps, gros nerd un peu bolosse qui se lâche, je comprends vite que même si je ne sais toujours pas ce qu’est cet appareil chelou à gauche, j’ai très envie de sauter et de tout casser. Je découvre qu’un disque c’est un tracklisting, aussi. Oui, personne ne sort indemne de Honeyfindmybabyporcelainwhydoesmyheartfeelsobadsouthsiderushingbodyrocknaturalblues, personne et je pense que c’est fait exprès. Je découvre qu’on est même pas obligé de chanter sur le disque sorti sous notre nom, qu’on peut voler des voix et les maltraiter avec des ordis qu’on mélange avec des cordes, qu’il n’y a pas de genre, que le salut est chez les bâtards, qu’il n’y pas de raison qu’un piano jazz, du folk, du classique, du rock, des machines et des hommes d’il y a quatre vingt-ans ne sonnent pas bien ensemble, mélangés dans la sueur, que la temporalité n’est que foutaise, les étiquettes aussi, qu’on peut faire danser sans mélodies, rien qu’avec des rythmes et que ça peut bien être des faux-rythmes qu’on s’en foutra pareillement, je découvre la boucle en musique, la répétition, les voix de canard, je découvre l’electronica, l’ambient, la lounge music et tout ça. J’ai 9 ans, et les Daft Punk ne me feront jamais cet effet, même dix ans plus tard.

Depuis Play et 18 dont on pouvait sauver quelques titres mais pas la pochette, Moby fait une electro-tech putassière qui fait le tapin au feu rouge et à la porte des NRJ Music Awards avec une perruque David Guetta (cf. New York New York, horrible reprise qui au refrain est sacrément efficace, la salope). Depuis j’ai découvert pas mal d’autres trucs dont les albums de B-Side. Celui de Play dont pas mal de morceaux sont des joyaux qui mériteraient de figurer sur l’album original, celui de Play, qui contrairement à d’autres est officiel, parce que bon, autant faire du biff sur un bon filon, celui de Play dont la pochette n’est rien d’autre que celle de Play avec les couleurs inversées, mais seulement celles du mur et du texte, enfin bref, celui de Play qui roxxe du poney.

Flower - Moby

Play : The B-Sides, A+ ou mention TB peu importe, dont je mets donc le fantastique et épileptique et rauque Flower, l’acide puis lumineux Sunday qui aurait pu sortir en 2009 sous le nom de je sais pas trop qui, Metronomy, Slaagmalsklubben tu m’as compris ou je sais pas trop, l’incantatoire Memory Gospel, le très classique (pendant 2 minutes 15) Spirit jusqu’à l’emballement électronique tout en retenue, la cavalcade et la boucle, toujours, l’hypnotique Sunspot, Flying Over The Dateline, le cinématographique The Sun Never Stops Setting (pense à Mondkopf mon loulou), bref, des merveilles en veux tu en voilà. Allez, va sur Amazon, chacal.

7 commentaires:

Hans Killed Wildcat a dit…

bah putain, pour une fois je me sens moins seule de kiffer moby

Anonyme a dit…

On a gagné le coupe du monde en 98.

Vadim P. a dit…

Mec je sais mais j'ai 9 ans ça marque ces trucs là.

Et j'en dirais pas plus.

Margaux T a dit…

La frange de Hans et de Automatic-Druggie me manque.

Vadim P. a dit…

Désolé Margaux, tu peux aller leur dire sur leurs blogs respectifs.

Hans Killed Wildcat a dit…

viens à la maison, y'a le printemps..QUI CHANTEUH. pardon. N'empêche que je redis moby rules

adèle a dit…

l'appareil chelou c'est un posemètre, ça sert à mesurer la lumière en photo (ouébon wikipédia l'explique mieux)
!