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20 mars 2011

"Vous avez écrit un truc sur mon ex femme en fait"

Hier après midi, les australiens de Cut Copy étaient à Paris pour défendre leur dernier album, Zonoscope, mais ils ont pris le temps de répondre à mes questions parce que ce sont de gentils garçons.

Salut, ça va ?

Oui, super. C'est la 3ème semaine de notre tournée européenne donc on commence à être super fatigués d'être tout le temps sur la route, mais ça nous fait plaisir de revenir à Paris. On a toujours impatience d'y être donc ouais, on est fatigués mais peu importe parce qu'on est à Paris.

J'vais commencer avec une question un peu barbante, mais votre nom « Cut copy » semble correspondre à votre processus de création. Enfin vous faites une sorte d'assemblage, vous coupez/copiez différents sons et vous les assemblez comme des calques. Vous faites ça consciemment ?

Je pense que tous nos albums sont des références à des mouvements artistiques et musicaux, on essaie de prendre les perles rares des 5 dernières décennies et de les rassembler. C'est un truc commun à tous les artistes je crois. Reprendre un élément, lui donner une autre vie ou le mener vers une autre direction, tout en lui donnant une touche sonore un peu plus moderne. Et ça s'applique à la musique et à l'art, y aura toujours des références à des médias très variés. Dans Zonoscope par exemple, on fait beaucoup allusion à des films, le but c'est vraiment de reprendre une pièce aléatoire et de la re-contextualiser.

A ce propos, pas mal de tracks de Zonoscope sont de vraies opportunités pour les remixes

Ouais, c'est vraiment pertinent dans la dance music, et vu qu'avant Cut Copy, on mixait un peu, on a conservé cet esprit. Mais quand t'écoutes bien tous les albums, les sons sont développés et se révèlent être un peu moins tournés vers la dance music ou l'idée d'accumuler les éléments, mais y aura toujours une part de ça dans notre conception d'un album.

Et c'est quoi cette histoire de mixtape « A tale of two journeys » ?

Avec chaque nouvel album, on sort un mix avec, c'est un making of, une sorte de plongée dans les chansons qu'on écoute pendant qu'on compose, les idées qu'on a eues. Après, c'est surtout un truc marrant à faire, maintenant, les gens sont aussi impatient d'écouter la mixtape que l'album, c'est plutôt sympa.

C'est aussi un hommage aux 80's non ?

Oui, dont cette période où pas mal d'artistes étaient inspirés par la culture africaine comme certaines collaborations de David Bowie et Brian Eno ou Graceland de Paul Simon. On était aussi influencés par le mouvement no wave new yorkais avec Liquid Liquid ou Konk, et aussi par certains rythmes africains, surtout dans les vocaux, y a d'ailleurs pas mal d'exemples dans ce mix.
Ca reflète vraiment ce qu'on écoute, et c'est pas nécessairement un truc à jouer en club, c'est probablement trop subtil. On a juste conservé une approche « dance » pour concevoir un mix un peu moins traditionnel.

Vous aimez bien Ariel Pink ?

Oh oui. On l'a rencontré en Australie, dans un festival où on jouait ensemble et on lui parlé de notre chanson « Alisa » sur notre dernier album, qui est une référence à un de ses morceaux. Il était complètement sidéré par le fait qu'on y ai fait référence, sauf que cette chanson parle de son ex, il nous a dit « vous avez écrit un truc sur mon ex femme en fait », c'était assez drôle.
Mais sinon il possède cette troublante capacité à écrire des mélodies brillantes, il a sa propre esthétique, une production assez lo fi et ses vocaux sont vraiment biens. Enfin, il a toujours été LA grosse influence, en particulier sur notre dernier opus.

A ce propos, vous avez l'air super relax pour un enregistrement d'album dans le Making of Zonoscope.

Oui, on est vraiment comme ça dans la vraie vie. Les Krozm ont vraiment fait du bon travail en capturant cet état d'esprit. D'habitude, quand quelqu'un se pointe avec une caméra, t'agis différemment

Ouais, genre les télé réalités.

Exactement, alors qu'eux ont réalisé une représentation assez fidèle de nos vies. Et vu qu'on était dans une endroit très isolé, on était vraiment à l'aise et on a pu expérimenter pleins de trucs. On a travaillé de façon similaire sur l'album, on était vraiment heureux et détendus.

D'ailleurs vous les avez rencontré comment les Krozm ?

(Tim) : En fait, je connais Chris depuis le lycée et je vivais avec Lachlan, et depuis, ils ont fait pas mal de nos vidéos. Ce sont de très bons amis et depuis pas mal d'années donc c'était assez agréable de les avoir dans la même pièce pour le Making of Zonoscope.
En plus d'être des types cools, ils font des vidéos formidables, on aime vraiment leur travail.

Vous leur avez aussi confié la réalisation du clip de « Sun God » qui est un peu votre phase à la Giorgio Moroder, ça ressemblera à quoi ?

En fait, ils ont fait un visuel pour le live, dont un pour Sun God qui est assez incroyable. C'est une référence au vieux film d'Antonioni, Zabriskie Point, et à la fin de ce film, des objets explosent et les Krozm ont réalisé leur propre version de ce passage, c'est assez hypnotique. Mais l'idée c'est de regarder des objets qui explosent en slow motion, et nous on fournit le son. Malheureusement, on ne peut rien montrer ce soir parce que la scène est trop petite.

Et on peut avoir quelques explications sur la vidéo de « Need you now » par Keith Scofield ?

On lui a donné carte blanche pour faire ce qu'il voulait et on a été assez surpris du résultat. On sait plus trop comment on est entrés en contact avec mais il nous a avoué être un grand fan, qu'il voulait vraiment travailler avec nous ce qui était fantastique, vu le respect qu'on a pour ses vidéos.
Quand on s'est rassemblés pour regarder la vidéo, on était vraiment contents de lui avoir confié l'affaire parce qu'il est allé au bout de ses idées tout en faisant du bon travail. On pourrait même l'utiliser pour les Jeux Olympiques.

Ou une pub pour Nike.

Ouais, y a une atmosphère assez tendue.

Vous accordez beaucoup d'importance à votre identité visuelle du coup.

Oui, on a tous plus ou moins un passé dans l'art, le design ou le cinéma donc les représentations visuelles sont aussi importantes que la musique. Y a une grande histoire chez les musiciens qui veulent avoir le contrôle total, comme Daft Punk avec leurs trucs de robot.
Même des artistes comme Cornelius avec le côté handmade de ses vidéos ou Beck, où t'as l'artwork qui éclaire la musique et vice versa, c'est un ensemble unique. On déteste l'idée du « on a un album, est ce que quelqu'un peut faire l'artwork »

Et alors pour Zonoscope ?

On a utilisé l'oeuvre d'un vieil artiste japonais qui s'appelle Tsunehisa Kimura et on l'adore parce que c'est une image assez saisissante et surtout, intemporelle. L'idée que ça peut s'accorder à n'importe quelle ère correspond à notre musique, où y a pas mal de références à pleins de périodes différentes tout en restant moderne. Et puis, le principe de photomontage, d'assembler le naturel à ce qui est fait par l'homme s'adapte également : on utilise des sons « mécaniques » avec les synthés et l'organique, avec la guitare, la batterie ou les percussions.
C'était vraiment la représentation de ce qui constitue notre musique.

Vous étiez au courant pour le Climax Blues Band ?

On savait pas jusqu'à que l'album soit sorti ! En fait, y a 4 différentes versions de ce montage, et eux ont la version avec le voilier, non ? Y a aussi Midnight oil qui a utilisé une de ces versions, mais sinon c'est une coïncidence, on en avait vraiment aucune idée.
En plus, l'artiste est décédé mais on a réussi à entrer en contact avec les éditeurs, et finalement, sa femme nous a laissé le droit de reprendre l'image. Il paraît que c'est une décision de l'artiste qui voulait laisser ses travaux être utilisés par les musiciens. Autant te dire qu'on était assez contents quand elle a retrouvé l'artwork dans son appartement.

Quelques heures après, Cut Copy transformait le Nouveau Casino en festival. Merci les gars.

17 juillet 2010

"Tellement moches qu'ils ont dû faire une émission en 3D"

Alors voilà, j'ai rencontré Brodinski à l'occasion du meilleur festival du monde, Calvi on The Rocks. La première fois que je l'ai vu, il portait une combinaison beige, style Paris-Dakar-Thierry Sabine, pour un shooting. Plus tard, une fois en short, il avoua qu'il s'agissait d'une "mise en valeur de son côté sportif". Interview lolilol à suivre, illustrée par une photo "hyper rick ross". Si vous voulez, vous pouvez vous amuser à retrouver tous les "(rires)" manquants dans la retranscription, y en a beaucoup, cadeau mystère pour celui qui en retrouve au moins cinq.

Bon alors déjà, je comptais pas te demander de te présenter vu que tu as déjà fait un Top 10 rap west-coast pour nous, mais je vais te le demander quand même en fait.

Ok. Je m’appelle Louis, mon nom de scène est Brodinski, je fais de la musique depuis à peu près 5 ans, même si ce n’est devenu un métier qu’il y a 3 ans. Je viens d’avoir 23 ans, il y a 3 semaines. Je saurais pas comment décrire ma musique, les termes aujourd’hui étant utilisés d’une manière différente : je pense que chacun a sa définition de la techno, de l’electro et tout ça. Je préfère pas la définir, je pense que je fais de la Dance Music.

Alors, j’ai l’impression que t’écoutes surtout du rap, même si paradoxalement tu fais de la musique électronique. Comment est-ce que tu expliques ça ?

J’ai découvert le rap il y a un peu plus d’un an. Je vais pas mentir, c’est récent, je suis pas un rappeur dans l’âme. Le rap est une réponse à mes attentes dans le sens où je suis un mangeur de musique : j’ai besoin d’écouter tous les jours de la nouvelle musique, des nouveaux morceaux. La musique électronique ne me donnait plus assez de nouveautés, je trouvais que ça tournait un peu en rond même si je trouve toujours des trucs intéressants, et pour ça le rap était parfait car il y a 25 morceaux qui sortent tous les jours, et dans ces 25 morceaux il y en aura au moins deux que j’aime et que je vais mettre dans mon iPod. Et c’est vrai que je communique beaucoup là-dessus, car ça me fait plaisir de dire « tiens ce morceau là me plaît », « celui là je l’aime pas trop ». Mais je le fais aussi avec la musique électronique, même si c’est vrai que la majorité de mes tweets recommandent surtout du hip-hop. Je sais cependant que dans 2 ans j’en parlerai peut-être même plus, mais j’ai en ce moment une boulimie de rap que j’essaye de partager.

À ce propos, c’est quoi ce Best Of Everything ?

Alors le Best Of Everything, c’est une compil’ de rap mixée avec Dj Orgasmic, qui est une bonne connaissance. On se retrouve pas mal sur le rap, il en écoute autant que moi voire plus et on parlait pas mal de faire une mixtape car j’avais écouté des trucs qu’il avait fait pour Stunts et je trouvais ça super bien mixé. Donc, je lui ai proposé de m’aider à faire une mixtape, et même si on a mis un peu de temps à la faire, elle est maintenant finie. Le Best Of Everything, c’est ça : une série de doubles podcasts qui commence maintenant, suivi par un autre qui sortira peut-être vers octobre, sur un autre principe qu’on a pas encore décidé. Celui-ci, c’est une compil de rap et une compil de techno, relayée par The Fader.

J’ai cru comprendre que t’aimais bien les armes à feu, les lunettes de soleil et les chaines en or, tu dois te sentir bien ici non ?

J’adore ici, mais je revendique pas à 100% ce côté là, mais j’aime ça : les armes à feu, les chaines en or, les fêtes sur la plage, les gens en maillots de bain. C’est vrai que j’aime bien Calvi parce que je retrouve ce côté un peu lifestyle, cet engouement, cette fête sans prétention… Après c’est un peu pour l’image, les guns et tout ça. D’ailleurs je suis l’heureux possesseur d’un AK47 que j’ai repeint en or (le véritable scoop de l’interview).

Ah ouais, d’accord. En plus ton nom finit en « i » donc tu peux faire croire que t’es d’ici et tout ça.

Ouais voilà, même si ce n’est pas vrai.

Je t’ai un peu stalké en préparant cette interview, et sur ta profile pic facebook tu sautais dans une piscine. Je me suis dit que j’allais te demander si la vie de DJ était toujours aussi dure.

Je vais pas dire le contraire, j’ai la belle vie. Mais là j’étais en vacances, c’était la semaine dernière à Ibiza. Ouais, je suis le DJ type, à part le fait que je ne joue pas de progressive house. Non, c’est pas difficile, c’est que des avantages : je vis de ma passion, j’écoute de la musique toute la journée, j’en fais mais pas trop parce que j’ai pas vraiment envie d’en faire, je suis beaucoup tout seul mais j’aime bien ça…. Y a des inconvénients mais c’est pas ce qui prime le plus dans le boulot que je fais. Je vais pas dire que j’en profite pas.

Pour en revenir à Calvi, c’est la deuxième fois que tu viens ici, et l’année dernière le mec qui t’a présenté au Club 24 t’as appelé Bronski Beat, est-ce que tu t’en souviens ? J’ai cherché Jimmy Sommerville pendant une heure après ça.

Ouais je m’en souviens, c’est des trucs qui marquent je crois. Bon ça devient un peu relou que tout le monde m’appelle Bronski Beat quand je viens à Calvi mais ça me fait marrer ! C’était drôle l’année dernière mais j’ai préféré cette année parce que les gens étaient plus prêts à écouter ce que j’avais envie de faire.
Je crois qu’il pensait vraiment que je m’appelais Bronski Beat. Au début je me suis dit « ouais, il chambre », mais en fait non.

Tu produis toujours tes morceaux avec Yuksek ?

Ouais, avec Yuksek puis Guillaume de The Shoes avec qui on fait Gucci Vump. Mais toujours avec Yuksek parce que ça marche bien et que j’adore travailler avec lui.

(s’ensuit un dialogue sur Yuksek qui rentre de la plage, la belle vie, Yuksek plus ennuyé par les DJ sets depuis qu’il a le live)

Tu viens de sortir un EP, « Arnold Classics », qui est je trouve un peu en rupture avec les trucs que t’as fait avant et avec le son du moment, tout ce mouvement percussions-afro-etc. Est-ce que c’était voulu ?

Ouais c’était voulu, je voulais faire un truc un peu plus club que techno, et ça m’a fait marrer quand on l’a fait donc j’ai dit « vas y on le sort ». Je cherchais un label, Grizzly a dit ok, en trois mois c’était sorti donc j’étais content. Après, c’est pas vraiment dans ce son là que je veux me diriger, mais là j’ai fait trois remixes (pour Deepgroove, Monarchy et Tony Senghore) dans un style dans lequel je veux vraiment me diriger. Je pense sortir un autre truc un peu plus techno, sur Turbo, bientôt.
Le truc des percussions, j’adore ça, quand c’est arrivé j’ai trouvé ça dingue. Après ouais ça tourne en rond, mais c’est justement quand ça tourne en rond qu’on voit qui va sortir du lot.

D’ailleurs y en a qui se renouvellent, genre Renaissance Man pour leur dernier EP sur Made To Play ou Harvard Bass.

Bah ouais carrément, mais je pense que pour Harvard Bass, c’est un peu comme moi quand je suis arrivé. On m’a directement classé, parce que j’étais français, dans le même truc que les français de l’époque alors que, même s’ils faisaient vraiment des trucs supers, c’était pas mon truc. Or Harvard Bass, on l’a classé dans la percu mais je trouve qu’il fait vraiment pas de la percu, depuis le début. Bon, ouais, il a peut-être fait un ou deux remixes comme ça, donc on l’a classé là dedans mais même le remix qu’il a fait pour Acid Girls, l’un de ses premiers, était un peu dans le son qu’il a aujourd’hui.

Est-ce que tu bosses sur des nouveaux morceaux en ce moment, même si t’as déjà évoqué tes prochains remixes plus tôt ?

Ouais, donc je bosse sur ce projet avec Shakira, je produis ses nouveaux morceaux, un truc intéressant. Puis y a le Best Of Everything qui vient de sortir, ça a été beaucoup de taf, et des remixes sur lesquels je suis en train de travailler, et puis ce morceau pour Turbo. Et je commence le prochain Best Of Everything, un truc beaucoup plus calé sur de la prod, je vais faire des remixes de rap, en techno… comme un mini album de remixes quoi.

Dans la lignée du truc avec Monsieur Monsieur pour la Tape Gucci Mane sortie sur Mad Decent ?

Non, non, c’est plus genre je vais prendre des acapellas et en faire ce que je veux. C’est un gros projet et j’espère le sortir avant la fin de l’année.

Quels sont les morceaux qui t’ont le plus marqué dans ta vie ?

Alors, le premier morceau c’est un truc de Knifehandchop qui s’appelle Hooked On Ebonics, tu pourras le retrouver sur le net, c’est un morceau de Gabber dégueulasse avec un mec qui rappe dessus. Mais si tu l’écoutes tu vas dire « ah ouais c’est un pur morceau ». Puis y a Aphex Twin, avec « Windowlicker », j’suis pas très original sur les morceaux qui ont marqué ma vie. Puis en pop y a « The Way I Feel Inside » des Zombies, qui est sur la B.O de « La Vie Aquatique ». Et puis la musique classique. D’ailleurs j’ai fini un mix de musique classique pour Radio Soulwax.

J’avais lu un truc où tu citais « Calabria », c’est un peu étonnant, on s’attend pas à Calabria pour Brodinski.

Ouais ouais c’est clair, surtout que je défends un peu le bon goût, mais « Calabria » c’est un morceau qui a marqué ma vie ouais. C’est un pur morceau, un peu comme « Put Your Hands Up 4 Detroit » de Fedde le Grand, c’est horrible, mais toujours mieux que la plupart des trucs que les gens adorent. Ouais j’aime Calabria, mais ça me rappelle surtout des moments de ma vie de jeune clubber de 16 ans, quand je devais mettre une chemise et un petit jean pour faire croire que j’avais 18 ans et rentrer en boîte. J’ai pas eu le temps de clubber avant de devenir dj.

Même question avec les séries, livres, films…

Alors, série, je vais t’en donner une aujourd’hui et demain ce sera une autre, mais je regarde « Burn Notice » en ce moment, c’est assez sarcastique, c’est bien. Après j’ai « The Wire », « The Shield », les « Sopranos » parce que j’ai tout regardé en un mois, « Lost », j’ai tout regardé, c’est beau, y a de l’émotion, c’est cool. Mais ouais, fin incompréhensible. « True Blood » et « Mad Men » je trouve ça fat aussi. Genre après par contre les trucs style « Big Bang Theory » c’est pas possible, les rires des geeks là non quoi.

Les rires enregistrés.

(rires) Non mais ça c’est drôle ! Parfois c’est drôle, mais là, euh, non. Disons que j’aime tout sauf Big Bang Theory, comme en musique j’aime tout sauf…

Le Reggae.

Le reggae, exactement. Disons que j’adore le ragga, le dancehall et tout, j’adore ça vraiment, mais le reggae non j’ai jamais réussi à être dedans. Et pour les livres, je vais t’avouer que je lis pas beaucoup, je lis surtout des magazines, et là je lis un truc bien pour les vacances, de Luis Sepulveda, qui s’appelle « Le Vieux qui lisait des romans d’amour ». En fait, je t’explique, c’est une drôle d’excuse hein, mais quand je lis je pense à plein de choses, et je passe je passe je passe jusqu’à m’apercevoir que je suis à la fin de la page sans avoir rien retenu. J’sais pas si ça t’arrive aussi.

C’est parti pour les questions débiles, si tu pouvais choisir en quoi te réincarner tu choisirais quoi ?

Arrête j’y ai déjà pensé en plus ! Je dirais un oiseau, mais un oiseau pourri qui fait du bruit, super chiant.

Genre un coucou ?

Ouais, non, c’est trop ridicule, je te laisserai marquer que je serai un coucou. Disons un pélican.

Oh, ouais t’auras un double menton, un peu comme Balladur.

Ouais ou je serai un peu le frère Bogdanoff, tu vois.

Bon, tu connais, nos interviews capillaires, t’es prêt ?

Ouais ouais.

Alors, c’est qui le people français le moins bien coiffé ?

Les frères Bogdanoff, sans hésiter. Non mais c’est pas possible, rentrez chez vous, cachez vous, ils sont honteux. T’imagines que les mecs sont tellement moches qu’ils ont dû faire une émission en 3D ? Ils me font mal au cœur, je les déteste.

Le Dj le moins bien coiffé ?

Franchement, y a toujours des gens qui ont des problèmes de cheveux, y en a mais c’est trop facile. J’essaye de trouver un pote qui le prendrait pas mal en fait là. Bon, je dirais Clément Meyer de Get The Curse. Je pense qu’en fait il va jamais chez le même coiffeur en se disant « je vais tester un nouveau truc » mais c’est juste pas possible. Et Matt Walsh ! Ca, c’est clair. Le plus mal coiffé c’est lui. C’est même plus mal coiffé, c’est pire.

Et le mieux coiffé ?

Le mieux coiffé, je dirais que c’est Mehdi, parce que tu vas me dire ouais il a pas de cheveux, mais en fait ses cheveux sont de la même longueur que sa barbe, et ça c’est du génie. Et sinon, y a Yuksek, la nonchalance de la mèche.

Tu préfères perdre tes cheveux et avoir la carrière de Zidane, ou les garder et finir à Fort Boyard ?

Fort Boyard. Je me disais d’ailleurs que j’aimerais bien faire Frank Leboeuf et Olivier Minne.

Est-ce que t’es partisan de la barbe chez les femmes ?

La barbe chez les femmes ? Disons que je suis pas partisan, mais quand y en a une c’est super drôle. Elles disent « ouais c’est du duvet », c’est ça, du duvet aussi long, mon cul. J’en ai vu une hier d’ailleurs.

Ouais, on en voit pas mal ici.

Ah ouais ? La moustache aussi, pour les brunes, et puis sur les joues, et le maillot de bain avec les poils dans le dos et tout.

Ouais, tant pis pour elles quoi. Donc, dernière question, penses-tu qu’on puisse pécho Sasha Grey en étant chauve ?

Ouais. Ouais, je pense, parce que regarde un mec comme Seth Rogen qui se tape des meufs alors que bon, c’est un gros rouquin. Elle est belle Sasha Grey ouais. Et puis regarde Megan Fox, elle s’est mariée avec le mec qui jouait dans Beverly Hills. Tout est possible.

Et puis bon, quand tu vois que James Van Der Beek se tape des meufs.

Ouais, je crois que c’est le pire acteur européen lui. Ah non, il est américain.

(puis, dialogue sur les adaptations cinés des romans de Bret Easton Ellis, Van Der Beek ayant joué dans les Lois de l’Attraction)

Bon, j’ai une pote qui voulait savoir si t’étais toujours célibataire.

Bah non, j’ai une copine depuis 1 an et demi. Voilà.

Je transmettrai le message.

Ouais voilà! Bon t’as tout.

Merci.

14 mai 2010

Rencontre avec Jean Charles de Castelbajac, suite et fin

Quelle différence faîtes-vous entre votre activité de créateur de mode, d’artiste contemporain, de cinéaste, d’auteur de chanson ?

Je n'en fais aucune. J'ai des journées très particulières, d'ailleurs, Simon, mon bras droit, peut le certifier !
Simon : "on ne fait pas de différence, c'est peut être le problème mais d'un autre côté, vous êtes autant investis dans chacun des domaines"
Cela dit, la mode est une intuition qui a été insérée dans un concept très précis et j'en suis très fier : d'un côté, il y a Jean Charles de Castelbajac, de l'autre il y a JCDC, qui est un projet qui va se finaliser par un concept store au 10 rue Vauvilliers, mon futur endroit d'exposition, où je vais exposer des jeunes artistes, faire des concerts unplugged de jeunes gens... Ce sera une sorte de lieu post CBGB, palais de Tokyo !
Et puis il y aura toujours Castelbajac Paris, rive gauche, rue des St Pères à côté de Sonia Rykiel, Ralph Lauren.
C'est ma grande fierté, il n'y a plus d'amalgame mais bien deux univers dans ma mode.

Et qu’est-ce qui vous plaît tant dans ces dessins à la craie que vous faîtes partout dans Paris ? L’acte gratuit, le côté temporaire ?

Ce qui me plaît tant, c'est que je les fait pour moi, ça me fait du bien, c'est presque curatif. Il y a des murs qui m'appellent, c'est aussi une manière de rendre hommage à des gens vivants, vivants dans mon cœur. C'est assez troublant. J'en ai retrouvé un à Gare du Nord au départ de Londres et il est quand même de 1996 ! Donc je suis revenu à la craie dessus pour le renforcer un petit peu, et je vois la fille du bureau de change qui toque à la vitre "ça fait 6 ans qu'on se demande qui a fait ça, c'est notre ange gardien !" Chacun l'appréhende comme il veut.
On m'a offert un petit kit de craie, fait par Hermès pour pas que je ne salisse mes poches. Et là par exemple, ça fait 12 ans que je n'ai pas peint, et là j'ai envie de repeindre, encore une autre activité !

Nous avons remarqué que vous étiez très connecté sur Facebook, Twitter... Quel rapport entretenez-vous avec Internet ?

C’est un peu comme mon blog, en fait. D’ailleurs je pense bientôt arrêter mon Facebook pour lancer mon blog, même si je ne sais pas vraiment comment faire. Ce que j’aime dans Internet, et Facebook, c’est la réactivité et la proximité. En général, lorsqu’on fait un métier comme le mien, on est très loin. Moi-même, j’ai été très loin, dans ma vie antérieure. J’étais dans une sorte de Tour d’Ivoire, dans des sublimes bureaux. C’était les années 90, je ne comprenais pas vraiment l’époque et elle ne me comprenait pas du tout : c’était une époque sur-vitaminée par l’argent qui arrivait des financiers sur le monde de la mode, moi je voulais rester dans mon univers onirique… Et puis un jour, Internet est arrivé dans ma vie, il y a à peu près 10 ans, et j’ai compris. Moi par exemple, qui n’avais jamais eu de budget de publicité (car je n’étais pas une entreprise qui avait fait trop de concessions), j’ai compris qu’Internet était une autre façon de communiquer, de créer. Comme quand j’ai fait Hotel Kittyfornia. Si j’avais le temps, je ferais plus de courts métrages pour Internet. Mais vous savez, je ne reçois pas que des compliments sur Internet.

D’ailleurs, est-ce important pour vous d’avoir un retour direct sur vos créations ?

Bien sûr. Internet n’est pas du tout quelque chose de consensuel. Peu de gens de ma génération ont compris ça : cette proximité est essentielle, comme le fait d’être juste au dessus de ma boutique, dans cette rue, d’être impliqué dans la vie. Sinon, pour moi, ça n’a pas de sens. Je crois que mon rôle, si je peux en avoir un, c’est, et j’espère que ça sert à votre génération, de montrer un chemin : montrer qu’on peut être différent et y arriver quand même.

Ma grande qualité, je pense, est d’être totalement obstiné et têtu.

Comment voyez-vous l’évolution de la culture populaire ? Elle tend parfois plus vers le Porno Chic Soft que vers le Pop Art. Qu’est-ce que vous pensez, par exemple, lorsque vous tombez sur le clip d’un mauvais groupe de R’N’B ?

Et bien en fait, je zappe tout de suite. Déjà, j’ai du mal avec le R’n’B. J’ai eu du mal à comprendre le Hip-Hop, et même le Grime, car ce n’était pas une musique que j’aimais. C’était une musique qu’aimaient mes fils (Eminem, Snoop Dogg…), même si étrangement ce sont les rappeurs qui aimaient le plus mon travail. Alors certains comme Dizzee Rascal sont venus vers moi et m’ont appelé JCDC. Mais, finalement, j’ai compris qu’au travers de leur musique, il y avait cette colère qu’avaient les Sex Pistols, par exemple, et que c’était une sorte de musique tribale, de guerre… Mais le R’n’B, j’ai vraiment du mal, même si j’habille parfois Beyoncé ou Rihanna. De toute façon, il y a tellement de sous-catégories dans la musique ! Même dans l’electro, si on écoute Crystal Castles ou Justice, c’est différent, même si ce n’est pas très éloigné.

Est-ce que vous relookeriez Nicolas Sarkozy s’il vous le demandait ?

Pour lui donner des conseils, pourquoi pas. Par exemple, ses vestes sont trop longues, sa cravate est trop large, il devrait avoir des souliers plus pointus. Ce sont des détails, mais je le ferais pour tout homme : je pourrais dire par exemple à François Hollande qu’il a besoin d’une paire de lunettes noires pour dessiner son visage, alors qu’il a des montures transparentes. Mais ça, c’est de l’ordre de l’humain… C’est tellement mis au 2ème plan, en France, cette histoire d’être en phase avec soi-même chez les politiques… Quand je vois De Villepin qui flotte dans ses costumes alors que c’est un athlète, je me dis qu'il vaudrait mieux qu'il s'habille en Lanvin. Mais je ne serais pas sollicité, je pense, même si dans la vie j’ai été sollicité par des gens qui me surprenaient comme un prêtre des prisons à Poissy… Mais c’est amusant, j’aime bien par exemple les émissions du type « Relooking Express » : c’est vraiment participer à révéler les autres.

Si vous aviez dû choisir une autre voie, laquelle auriez vous emprunté ?

Je ne saurais pas trop quoi dire, car j’arrive aujourd’hui à vraiment rejoindre la voie que je voulais rejoindre. J’ai fait l’arbre de néons pour Gaz De France, là je vais faire Henri IV en Jedi… Mon idée c’est vraiment de chromatiser les villes : j’espère que je vais pouvoir faire Paris en multicolore pour Noël prochain. Là j’ai été sollicité par Lyon pour transformer la Rue de La République en voie spatiale : j’aime bien cette idée d’investir les villes. Parce que quand je vais à Berlin, lorsque je lève les yeux la nuit, c’est vraiment Luna Park, David Lynch, il y a quelque chose d’émouvant. Mais la beauté des villes ne suffit pas, la nuit doit transformer, comme elle nous transforme tous. La nuit est un univers que j’adore.

Quel est votre livre préféré ?

Comme petit guide spirituel, j’ai un livre qui s’appelle Gorin No Sho, écrit par un Samouraï qui s’appelait Miyamoto Musashi autour de 1620, et dans lequel il y a les 5 éléments : la Terre, le Feu, l’Eau, l’Air, et pour le dernier chapitre, qui est bouleversant, le Vide. Le Vide, c’est à dire cette dimension abyssale de la connaissance : Miyamoto Musashi était le premier Samouraï Punk. Il a été invaincu durant sa vie alors qu’il était autodidacte, qu’il se battait avec un sabre de bois. Mon autre livre, c’est Les Diaboliques, de Jules Barbey d’Aurevilly, dans lequel il y a une nouvelle extrêmement troublante qui s’appelle « Le bonheur dans le crime ». Je trouve qu’il y a une élégance visionnaire dans la manière d’écriture de Barbey d’Aurevilly. Enfin, dans les « 3 Contes » de Flaubert, il y a pour moi le texte le mieux écrit de la littérature française, « Saint Julien L’Hospitalier ».

Et votre auteur favori ?

Mon premier coup de foudre a été Maupassant, notamment car, chez les prêtres, on interdisait de le lire. La première chose de Maupassant sur laquelle je suis tombé, c’était « Le Horla », le moment où il devient fou, et je me suis vraiment retrouvé dans l’écriture de cet homme, il y avait quelque chose de très concis… Ensuite j’ai compris, grâce à mon parrain, que Maupassant était le père spirituel de tous les journalistes car il pouvait y avoir dans son écriture l’émotion et l’efficacité. J’y pense parfois en réalisant des projets, j’essaye de faire passer l’émotion dans un cadre très court, comme dans une nouvelle.

Qu’est-ce que vous lisez actuellement ?

Je viens de finir une biographie d’Edgar Allan Poe. J’avais un ami à Baltimore. Alors que j’ai passé 10 jours là-bas, à attendre cet ami qui était hospitalisé, j’ai passé mon temps à marcher sur les traces d’Edgar Poe. En fait, à Baltimore, il a 3 tombes, sur lesquelles il y a un point commun : on y trouve toujours des bouteilles de Jack Daniels. J’ai aussi lu un livre qui s’appelle « Les Disparues de Vancouver », et qui raconte l’histoire de ces 66 jeunes filles qui ont été kidnappées par un Serial Killer sans que l’état ne dise rien en raison des Jeux Olympiques en préparation. Un vrai cauchemar.

Y a-t-il un tableau qui vous émeut particulièrement ?

C’est dur de choisir une image quand on est tant amoureux d’elles. Mais il y a un tableau, un diptyque de Claudio Parmiggiani qui s’appelle Physionomie Céleste, et qui représente le dos d’une femme avec, d’un côté une constellation de grains de beauté dans son dos, et de l’autre des étoiles. Il y a aussi un autre tableau, de Bernhard Prinz, qui représente six oreillers et qui raconte tous les états de la vie à travers ces oreilles : l’oreiller où l’on naît, l’oreiller où l’on dort, l’oreiller où l’on fait l’amour… Jusqu’à l’oreiller où l’on meurt.

À propos du court-métrage que vous avez réalisé avec Mareva, est-ce que vous aimeriez en faire plus ?

J’adorerais faire un long-métrage. Mais j’aimerais faire aussi un opéra rock… Après, il y a un problème de timing. Il faudrait prendre une option sur une autre vie. Je suis entouré de pleins de gens qui sont très talentueux, et comme j’aime bien l’idée de groupe, je préfère participer. Là par exemple, on est en train de faire notre plateforme de vente en ligne, suivi d’un blog, pour JCDC, nous cherchons un opérateur. Quelqu’un qui soit là, qui s’occupe de le nourrir… J’adore cet endroit, c’est un peu comme une Factory, un atelier : en bas nous faisons nos shootings, en dessous il y a les archives, un jour peut-être il y aura un réalisateur. Vous savez, si j’avais les moyens financiers aujourd’hui, je pourrais aller plus loin dans ma révolution. Je n’envisagerais pas la communication comme le font mes collègues.

Justement, est-ce que vous aimeriez qu’on fasse un film sur vous ?

Là, je suis en train de préparer pour Lechêne un livre énorme de 600 pages sur mon histoire de touche à tout, où il y aura justement... tout ! Ce sera une sorte de foisonnement. Vous savez, il y a ce programme "Empreintes", sur la 5, où on raconte de manière très solennelle des histoires de gens qui font partie d’une « légende »… J’aimerais y figurer. Mais pour un biopic, j’aimerais aussi que ce soit quelqu’un comme Michel Gondry, ou Spike Jonze qui le réalise. Je me sens proche de Spike Jonze. Pour moi, le nouveau pop c’est vraiment ça : il y a quelque chose d’un peu sombre, comme dans ce clip de Kanye West où il joue comme s’il était ivre dans une fête… quelque chose de très étrange. Cette dimension m’interpelle.

Est-ce que vous avez le sentiment d’appartenir à un courant artistique, de dépasser le cadre de la mode ?

Sincèrement, je ne sais pas répondre à ça. C’est à vous de le dire. Je n’ai jamais vraiment appartenu à la mode, et la mode ne m’a jamais vraiment appartenu. Mes premières passions, ça a été le cinéma d’Antonioni, le bruit des Yardbirds, les images que créait Basquiat… Donc inévitablement, j’ai trouvé plus d’écho dans ces visionnaires que dans la mode. Même s’il y a des gens dans la mode, comme Karl Lagerfeld, qui m’intéressent. Karl ne m’intéresse pas pour la mode, il m’intéresse en tant que communiquant. C’est là qu’il m’interpelle. Après, la mode, c’est beau, mais ce qui m’intéresse c’est ce qu’on trouve autour.

Est-ce que vous trouveriez flatteur d’être classé comme un membre du mouvement Pop Art ou serait-ce pour vous trop réducteur ?

J’y suis. Mais c’est un peu simple. Pour moi, le Pop Art a toujours été un bel effet de mimétisme, qui a aussi caché des années de ma vie où j’ai été habité par l’idée qu’il fallait souffrir pour créer alors que je produisais des images très joyeuses même si j’étais derrière dans le tourment. Quand vous dites Pop aux gens, ils vont vous dire Mickey… Mais pour moi, il y a derrière Pop une partie de ma vie. Mais oui, je suis définitivement plus pop que gothique !

En ce qui concerne Mareva, quel est son rôle ?

Elle n’est pas très intéressée par la mode. Elle porte des jugements, mais elle est vraiment habitée par ses projets. C’est là notre point commun. Elle n’a pas fait des choix faciles, car après son destin de Miss elle aurait pu prendre un chemin différent, mais c’est là qu’on se retrouve : on est assez exigeants l’un pour l’autre. Il y a cette dimension, qui je pense, est une sorte de spectre ou de miroir. Elle m’a appris que le bonheur, la sérénité, pouvait être un vecteur de création. Elle m’a appris à sourire.

Est-ce que vous vous rappelez de la première chose que vous lui avez dite ?

Je ne crois pas me souvenir de la première chose que je lui ai dite, mais je me souviens (et c’est la première et dernière fois que j’ai fait ça dans ma vie) lui avoir fait du genou !

Pour finir, est-ce que c’est difficile de travailler ensemble ?

On ne travaille pas ensemble. Elle travaille sur son nouvel album, va sûrement partir l’enregistrer aux Etats-Unis, partir en tournée avec Nouvelle Vague, travaille sur son émission Do You Scopitone ? (Paris Première). On ne travaille pas ensemble : elle n’est pas mon mannequin, mais elle m’inspire. Mais ce n’est pas vraiment une muse. Dans « muse », il y a quelque chose d’assez figé, alors que je ne suis pas vraiment inspiré par une personne, mais plutôt par votre génération. Je suis un fan, un top fan. Quand je suis avec Alice de Crystal Castles, avec mes potes des New York Dolls, que je retrouvais récemment comme une famille, je suis fan. Et quand j’ai dit adieu à Malcolm Mc Laren, j’ai dit adieu à une icône, même si on était amis depuis 35 ans.
Je suis fan du talent des autres, et je pense que c’est mon élixir de jeunesse.

7 mai 2010

Rencontre avec Jean Charles de Castelbajac, 1ère partie.


On vit une belle histoire d’amour avec JCDC. Depuis la fois où il a accepté de nous livrer sa playlist matinale pour un Top 10 vraiment top mais pas trop 10, l’idée d’une vraie interview nous trottait dans la tête comme Kenenisa Bekele au Marathon de Londres (d’ailleurs JCDC vient de faire une installation dans les vitrines de Selfridges, t’as vu comme tout s’assemble d’un coup ?). Une partie de pile ou face plus tard, on s’est enfin rendus compte qu’être un rédacteur de La Frange permettait de faire des trucs que les autres ne font pas. Rencontrer Jean Charles de Castelbajac, par exemple. Ci dessous, la première partie de l'interview.

Pourquoi avoir choisi Adeline Mai pour shooter votre nouvelle collection ?

Adeline et moi, c'est une vieille histoire. Je connaissais un peu son travail pictural, j'ai aimé son univers, son grain, il y avait un côté Virgin suicides, quelque chose qui touchait à la difficulté d'être des ados, quelque chose qui traduisait de la beauté. Je pense qu'on peut construire la pierre angulaire du bonheur sur ses fêlures et il y avait quelque chose comme ça. Et bizarrement, avec Adeline on s'est retrouvés, elle comme figurante et moi comme arbitre de boxe, sur le clip des Shoppings "Tu fais quoi dans la vie". Et ce jour là, elle m'a dit "je crois que je vais abandonner la photo et faire du droit", je lui réponds que c'est impensable car c'est son don, qu'il faut travailler ce don, que c'est sa vie. Elle me rappelle deux semaines après : "ça marche, je rentre à Sèvres". J'ai ensuite vu son travail car je suis assez exigeant et outre sa sympathie et sa présence, j'ai vraiment aimé son travail. Comme je cherchais pour JCDC quelque chose qui ne soit pas le pop primal, ni le pop héraldique avec des couleurs primaires, je cherchais cette ambiance "west coast", brumeuse, Adeline était donc parfaite pour shooter la collection et elle s'en est très bien tiré pour une 1ère commande.

Mais qu’est-ce qui vous plaît tant chez les jeunes ?

Hier soir, par exemple, j'étais au concert de Crystal Castles. Et quand je vois la chanteuse Alice sur scène, je la trouve absolument bouleversante, quand je vois Ethan avec ses compositions d'archéologie digitale, ce côté Sex Pistols hypnotique/Blade Runner, je suis totalement ému. D'ailleurs j'ai dit à Alice hier soir, vu que je viens d'habiller Lady Gaga et Beyoncé pour Telephone, que je voulais l'habiller (elle est la seule pour qui je fais la démarche). Donc ce qui me plaît chez les jeunes, c'est de trouver un "pont". Je n'ai pas le sentiment d'avoir réellement vieilli dans ma tête, sûrement parce que j'aime les même choses que la jeune génération ou peut être parce que j'ai deux fils de 25 et de 30 ans et un petit fils de 2 ans. C'est avec les jeunes que je me sens le mieux en tous cas. Et puis, tous mes vieux copains, qui étaient des "forever young" comme Malcolm Mc Laren, Keith Haring, Jean Michel Basquiat ne sont plus là. Il faut bien que je renouvelle mes amis sinon je serai totalement seul ! Et étrangement, ce sont les jeunes qui me comprennent le mieux aujourd'hui : leurs parents m'appellent "ridicool", ils ne comprennent rien ! J'ai des stagiaires de 15 ans ici, leurs pères viennent me voir "je suis un peu jaloux, y a un dessin vous représentant sur le mur" mais cela est surement du au fait que je les écoute.

Vous avez donc la même perception et sensibilité que les jeunes ?

Je pense. Et la même curiosité. Je suis extrêmement curieux.

Vous avez collaboré avec de nombreux artistes (Micky Green, M.I.A, Santogold, Rufus Wainwrigth, Men Like Me, Katty Perry, Kanye West, Lady Gaga récemment), comment choisissez-vous ? Vous marchez au coup de cœur ?

Je marche à l'intuition, que ce soit Le Corps Mince de Françoise, French Horn Rebellion ou dans le passé, des groupes français comme Pravda, DSL et Busy P, ça doit "fitter" avec mon travail du moment. En ce moment par exemple, j'écoute en boucle une chanson d'un petit groupe que je n'arrive pas à contacter, qui s'appelle Kindness, on est deux fans, je viens de faire une interview avec Vice et le journaliste connaissait. Et quand vous allez sur leur myspace, il y a une chanson nommée "Swinging party" où il y a une ligne de basse extraordinaire, je les adore ! c'est vraiment un groupe que j'aimerais avoir pour mon prochain défilé. Et je pense que je pourrais avoir un label quand je vois des groupes comme Curry & Coco qui sont sur la trajectoire, lancés. Quand je leur ai commandé le morceau "Sex is fashion", sincèrement, les gens se demandaient ce que c'était. J'ai appelé mes amis Pedro, Michel Duvall pour leur dire d'écouter et le temps me donne raison puisque des gens comme JD Beauvallet des Inrocks y ont cru. Ils sont vraiment biens car leur musique est un mélange de Daft Punk et des Jackson 5, y a un groove, un concept : ce couple improbable, qui joue sur une symbolique gay des années 80... Il faut que le groupe me touche, tout simplement, que je sois interpellé. Au dernier défilé, un vrai dilemme s'est imposé : je voulais Koudlam, il a une chanson très bouleversante nommée "See you all", mais finalement ça n'a pas pu se faire car il était introuvable et heureusement, mes copains new yorkais de French Horn Rebellion sont revenus vers moi.

Que pensez vous de l'influence toujours croissante des bloggers ?

Je pense que la magie, c'est le décloisonnement. Le XXIème siècle, c'est ça. Le qualificatif que les français me donnaient autrefois était "touche à tout" car le grand "tout" n'existait pas : il y avait la mode, la musique et l'art. Lorsque je demande à Keith Haring de faire une invitation pour ma collection, à Malcolm Mc Laren de me faire la musique d'un défilé, les gens s'en foutent. Au début, j'ai demandé à Robert Mapplethorpe de faire une invitation de défilé mais les gens ne savaient pas ce que c'était une invitation faite par un artiste donc ils la jetait par terre, et je revois Bob Mapplethorpe à genoux en train de ramasser ses photos, pareil pour Déborah Turbeville. Aujourd'hui, il n'y a pas pleins de petits tout mais un grand tout qui constitue un univers, quelque chose de global, c'est pour ça que cette époque me ressemble bien, que je m'y sens comme un poisson dans l'eau, il n'y a plus de frontières. Je vais transformer la statue d'Henri IV en jedi pour le Ministère de la culture, à partir du 14 mai pour montrer aux gens que les jedis ne se limitent pas au film américain. Je ne vois pas de différence entre cette sculpture et mon installation avec Ebony Bones, ce sont des médiums. Avec les bloggueurs, on revient au temps des chroniqueurs et j'aime ça. Dans votre génération, vous êtes tous artistes. En tous cas, quand j'ai commencé à 17 ans, dans ma famille, on me disait que j'avais un petit talent, que je dessinais bien mais que notre nom avait été eu à la pointe de l'épée et pas à celle du crayon donc on m'a tout de suite dit que mon métier n'était pas "possible". J'ai du casser du mur et maintenant, vous pouvez être tous journalistes, stylistes, réalisateurs. Les bloggueurs marquent un retour à l'écriture et cela me plaît beaucoup ! Et c'est aussi le regard direct du public, la proximité.

Mais les bloggueurs sont ils légitimes pour exercer le métier des créateurs de mode ?

La chance et le danger de cette époque, c'est que cette légitimité, on ne la juge que par le talent des gens. Pour moi, il n'y a aucune légitimité à ce que les territoires soient protégés ! Si demain, tu arrives avec un concept absolument génial, tu es créateur. Je n'ai pas d'à priori. Je viens de rencontrer Caroline Daily, qui vit à Budapest car elle peut shooter plus facilement là bas, elle a 25 ans, ça fait 4 ans qu'elle rame pour son blog et maintenant, elle est contente d'avoir 30 000 connexions par jour, c'est une petite entreprise et je trouve ça admirable. J'adore cette génération de jeunes entrepreneurs, vous devenez entrepreneurs sans même vous en rendre compte. Devenir entrepreneur à partir de son désir ou de son don, c'est top. Vos parents ne vous ont pas forcé à travailler dans une boulangerie ou à rentrer dans l'armée...

Comment faites-vous pour être aussi présent, entre la mode, la musique, les soirées ?

Je ne sais pas...j'ai un frère jumeau qui s'appelle JCDC...non, je ne suis pas partout ! Hier j'ai fait la fête avec les Crystal Castles, il faut que j'aille voir mon ami Mika, demain soir, il y a Rihanna mais je vais à Londres pour faire les vitrines de Selfridges car j'y installe tout mon univers, des soucoupes volantes, et des aliens. Un truc très fort.
Je vais là où j'aime, je suis plutôt geek, donc je communique sur mes déplacements, j'essaie d'aller dans des endroits qui m'interpellent, où ma curiosité est satisfaite et comme je suis insatiable, je bouge.
Je pars sur des projets, comme celui d'Emmaüs, j'aime ce travail de bénévole, je le fais rapidement mais avec le même sérieux que pour les autres. Ce qui est étrange, c'est qu'on identifie très vite mes travaux dans des domaines très différents. Je fais les choses de manière très précise, je refuse beaucoup de projets. Il y a des artistes que je respecte énormément mais avec lesquels je n'ai aucune affinité et avec qui je ne pourrais pas travailler. Henri Bergson disait "Choisir, donc exclure", c'est terrible, mais il faut être sélectif. Définitivement.

Vous faut-il des conditions particulières pour créer ?

Pour moi, c'est être à Paris. La seule ville où je suis créatif, dans ma tanière, totalement en phase, in situ. Il me faut beaucoup d'accidents : sur mon bureau là, c'est n'importe quoi, il y a une photo de mon petit fils, une bouteille de Tabasco, du thé vert, une robe de 82 avec Jimi Hendrix, la robe que Yelle m'a rapportée, un tableau de mes deux fils...le chaos ! Il me faut aussi la fête, j'adore refaire le monde avec mes amis, je n'en ai plus trop mais j'en m'en fais de nouveaux, ce qui est plutôt cool. Et puis, je suis accro à la création, c'est addictif...je suis rapidement en phase avec le projet, j'ai toujours une idée. Je ne propose jamais deux idées.

Vous avez toujours eu envie de travailler dans la mode ?

Pas du tout, je croyais que ce n'était pas un métier en phase avec moi, j'avais juste envie de faire un métier où il y avait beaucoup de filles ! J'ai été en pension pendant 11 ans, qu'avec des garçons, des prêtres, dès que je suis sorti à 17 ans, c'était une véritable passion pour les femmes : ma mère, ma femme et l'inspiration qu'elles m'apportaient. J'ai chanté du rock pendant un concert avec un groupe à Limoges mais c'était catastrophique, j'ai été acteur, j'ai joué un tout petit rôle ou je devais faire des graffitis dans des toilettes pour Michèle Rosier mais je n'était pas assez patient pour attendre une heure entre les prises. Puis j'ai été artiste, ma première vocation, j'ai commencé à faire des vitrines de magasins, des installations et puis la mode m'a happée. Ma mère avait une industrie et m'a dit que j'allais partir en vrille, là j'ai vraiment commencé à travailler avec des tissus en me disant "non, je ne fais pas de la mode, je fais de l'anti mode", c'était un métier un peu efféminé à l'époque. Et comme je me suis fait remarquer tout de suite, j'ai eu ma 1ère couverture de Elle à 18 ans, ma 1ère couverture du Vogue US à 19 ans...

Est-ce que votre séjour en pensionnat a eu de l’importance dans la définition de vos envies ?

Il a été LA construction. En fait, il y a deux constructions fondamentales : il y a ma naissance au Maroc, puis mes parents m'ont amenés chez ma grand mère, à Nice, les plus belles années de ma vie, vers mes 4 ans. J'avais un petit chien qui s'appellait Scarlette, j'adorais cette bulle dans l'espace temps. Puis à 5 ans, hop, en pension militaire à Menhir en Braye, chez les oratoriens. Et là, c'est la construction des micro trésors en pension : le culte de l'élastique, de la boîte d'allumettes, on apprend à sculpter un morceau de bois. C'est comme Koh Lanta en fait, 11 ans de Koh Lanta sentimental ! On vit dans la survie : ou on se laisse complètement abattre, ou ça devient la pierre angulaire des tes convictions, ta manière de construire les idées. Je me suis sauvé trois fois, puis j'ai été viré à 17 ans, sans bagage. Mais ça ne pouvait plus marcher, je mettais des chemises à fleurs chez les oratoriens, j'avais des mini pulls roses. Mais j'adorais l'histoire, il y avait un côté un peu old school que j'adorais, jouer de la pelote basque à mains nues, la bagarre, il y a des tas de trucs que j'adorais à la pension. Mais les grands dortoirs mortifères où on était 60, j'aimais moins.

Ca expliquerait votre engouement pour le dadaïsme, le punk, le pop art ?

Je pense effectivement que ça vient de là. Ma colère à 17 ans. Qu'est ce que j'ai foutu de ces années là ? Qu'est ce qui s'est passé ? Sans comprendre à l'époque, qu'en fait, toute mon esthétique s'est construite là : cette économie de moyen, cette espèce de "survival kit" qui fait qu'aujourd'hui pour moi, la beauté n'est pas du tout celle que l'on croit : c'est d'ailleurs ce que j'avais en commun avec Malcolm, on aimait les choses pauvres voire monstrueuses, le do it yourself

Vous avez créés des vêtements liturgiques et les « uniformes » des Scouts et Guides de France...

Oui, de temps en temps, je reviens à mes racines familiales. Je viens d'habiller la Vierge de l'église de la Daurade à Toulouse, d'un tissu un peu camouflage, elle est sublime, c'est une Vierge Noire, la vierge noire qui vit en Palestine. Je me suis dit que si elle vivait aujourd'hui, elle serait en pleine guerre !

Qu’est ce que ça représente pour vous ?

A ce stade de ma vie, je pense qu'il y a une partie de bénévolat que l'on doit faire, qu'il est naturel de faire. Quand je travaille pour l'Église, j'essaie de contribuer à la foi parce que je crois en Dieu. Quand je dessine sur Henri IV, je pense à l'Histoire, ce sont des projets qui m'interpellent, qui m'intéressent. C'est avec la même légèreté que je fais des anges sur les murs de Paris.

C’est à l’opposé de l’image plus « frivole » que peuvent donner vêtement reprenant les personnages du Muppets Show, de Disney, les Legos...

Oui, ou habiller Lady Gaga. C'est très bizarre, il a fallu attendre ces 40 ans pour que mes contraires s'associent. Et en fait, la dimension réductrice qu'on me donne de "king of cartoon" est fausse, mon histoire est bien plus complexe, vous le discernez bien. Mais ce sont des paradoxes que je fais cohabiter alors que dans le passé, je développais une forme de schizophrénie : j'avais ma vie familiale, mes passions pour l'Histoire, la foi et tout, et puis il y avait l'homme moderne, avec cette dimension pluridisciplinaire.
Et c'est vraiment en 1997, quand j'ai travaillé pour Jean Paul II, que j'ai combiné les deux choses. J'ai alors compris que ma mode ne devait pas être intimiste ou réservée au monde de l'art : elle était assez forte pour conquérir une dimension populaire.

La suite la semaine prochaine.

8 novembre 2009

Interview, avec The Shoes.

The Shoes ont, dans le cadre de la sortie de leur nouvel EP "People Movin'", accepté de répondre aux questions de La Frange. Cheveux, Johnny Halliday, fétichisme.

Vous pouvez vous présenter rapidement, pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas?
Guillaume et Benjamin. The Shoes. Reims. Nés les 17 et 25 décembre 1978.

Vous faites partie, aux côtés de Yuksek, Brodinski ou encore Monsieur Monsieur de la scène électronique Rémoise. Ca signifie quoi pour vous?
Rien. On est juste des mecs qui faisons de la musique ensemble et qui s'apprécient. Plus ou moins. Non, en fait des mecs comme Yuksek ou Brodinski permettent de mettre un coup de projecteurs sur d'autres artistes de la ville.

Pourquoi ce nom, vous êtes fétichistes?
Oui. J'ai plus de 100 paires de chaussures chez moi. Mais par rapport à d'autres collectionneurs, je suis un petit joueur! Et puis on aime aussi, bien sûr, les talons féminins. Mais pour d'autres raisons... Même si c'est la mode de la chaussure plate (j'ai lu ça dans Glamour).

C'est souvent le chanteur de Primary One qui chante sur vos morceaux. Pourquoi?
Il se passe toujours quelque chose de bien avec Joe ! Il a des idées que nous n'aurions pas, et inversement. Et puis travailler avec des chanteurs anglo-saxons, c'est toujours un régal. Il y aura beaucoup d'invités anglais sur l'album. Des amis...

Vous aimez Iron Maiden?
Oui et non. Benjamin avait un autocollant super cool d'Iron Maiden sur son scooter quand on était gosses. On trouvait ça très cool, mais encore aujourd'hui on a aucune idée de la musique qu'ils font. C'est un peu comme les gamins qui portent des tee-shirts H&M The Ramones...

Interview Capillaire.

Vous vous lavez les cheveux à quelle fréquence?
Qu'est-ce que ça peut te foutre?

Qui est pour vous la personne la mieux coiffée sur Terre?
Esser, le chanteur du groupe Anglais. Un pote qui chante un titre sur l'album.

Vous avez peur des roux?
Oui car c'est le gène dominant... À terme la Terre sera peuplée de roux. Imaginez 1 milliard de chinois roux !!!

C'est qui le people français le moins bien coiffé?
La nouvelle coupe de Jean Sarkozy est une catastrophe. J'aimais bien son côté romantique cheveux au vent.

Vous préférez devoir porter la banane et être l'idole des jeunes ou vous coiffer comme Djibril Cissé et avoir une carrière de merde?
Les gens qui critiquent Johnny, ce sont eux les ringards.

Vous avez un cheveux sur la langue?
Ce n'est pas un cheveux...

La barbe chez les femmes vous en pensez quoi? Et les poils pubiens?
Voir réponse ci-dessus.

Merci d'avoir répondu à nos questions, une phrase pour finir?
J'ai répondu à cette interview sur mon iPhone, à l'arrière d'une voiture. Et ben c'est pas facile.

Les Shoes seront au Social Club pour la release party de leur EP "People Movin" le 19 Novembre. Flyer ci-dessous.



LE BONUS FRANGE :
The Shoes - People Movin' (Arbogast remix) + (Toma remix)

on dit merci à 2r1s.com

2 novembre 2009

"J'ai des cheveux synthétiques"

Poney Poney, ou plutôt devrais-je dire Jamaica (mais Poney Poney, ça nous permet d'être facilement trouvables sur Google tu vois), le groupe Rock qui plaît au kids biberonnés à Ed Banger et aux hoodies American Apparel, a accepté de répondre à nos questions. On parlera perruques, Beach Boys, yeux lasers, album et roux.

Tout d'abord, comment ça va? Présentez-vous rapidement, au cas où il resterait encore des gens qui n'ont pas encore entendu parler de vous.

Antoine : Antoine, sexe masculin, 1m82, Paris, chanteur et guitariste de Jamaica. J'aime les marches dans la nature, voir des amis et la pratique des instruments de musique.
Florent : Florent, sexe masculin, 1m78, Barcelonette, bassiste et choriste de Jamaica. J'adore les soirées cheminées.

Vous avez récemment changé de nom, ce qui a été surprenant pour les gens qui vous suivent, pourquoi ça? et pourquoi Jamaica?

Antoine : Notre batteur est parti, donc on a décidé de recommencer de zéro avec de nouvelles chansons. Après avoir fait de nombreuses recherches, Jamaica s'est imposé. Il réunit tout ce que l'on aime dans la vie : les armes, le soleil et les lions. Tout sera expliqué dans le clip de notre single, "I Think I Like U2", que So Me est en ce moment en train de finir.

Votre premier album est paraît-il fini, comment s'est passé l'enregistrement?

Antoine : Il sera fini début décembre. On a tout enregistré assez vite, dans un premier temps chez Motorbass, puis au studio des Justice. Le disque est produit par Xavier de Rosnay et Peter Franco, un américain au passé obscur. On s'est tous battus assez souvent, mais toujours réconciliés pour l'amour de la musique et du rythme.
Florent : C'est un album qui s'est passé de péridurale mais l'aboutissement est tellement beau.

La connexion avec la scène électronique parisienne (je pense à Justice, Para One, Breakbot, Play Paul) est évidente, est-elle naturelle pour vous qui faites avant tout du Rock'n'Roll?

Antoine : Les gens que tu viens de citer sont au départ des copains, donc oui, ça nous a paru évident de travailler avec eux ou de leur demander des remixes. Dans le cas de Xavier et de Para One, ça a été à chaque fois super facile et excitant qu'ils produisent des chansons pour nous, tout simplement parce qu'ils sont bons, qu'il s'agisse d'electro, de rap ou de rock. Tout est question de goût et d'oreille. Et nos chansons sont suffisamment rock pour qu'on ne confonde pas leurs travaux de producteurs pour nous et leurs carrières respectives.

Vous avez réalisé un remix pour Ryskee très différent de votre style habituel, d'où vous est venue cette idée?

Antoine : Je vends la mèche, c'est l'oeuvre de Flo seul.

Florent : Ah c'est cette honnêteté qui me plaît chez Antoine. J'ai pioché un peu partout dans mes références. Giorgio Moroder, Wendy Carlos, John Carpenter et Principles Of Geometry que j'écoutais beaucoup à cette époque.

Vous pensez quoi du Guitar Hero avec Kurt Cobain?

Antoine : Sa veuve a déjà autorisé un paquet de trucs nuls, c'est à peine étonnant. Sinon, je n'y joue pas souvent.
Florent : Moi ça ne me dérange pas, mais je pense que ça doit bien lui casser les bonbons.

Vous aimez les Beach Boys?

Antoine : Dès que j'ai un morceau à écrire, le couplet de "Heroes & Villains" me vient comme mètre étalon de la classe. J'aime presque tout, des débuts idiots aux tentatives hippies un peu ratées.
Florent : OUI et merci Antoine d'ailleurs.

Et la Minimale?

Antoine : Non.
Florent : Pas trop.

La première chose qui m'a frappé chez vous ce sont vos yeux lasers, vous en êtes où avec ce problème?

Antoine : Je suis devenu hyper myope.
Florent : Je suis habitué puisque je suis Wolverine.

La Fender Mustang, c'est votre façon d'aimer le Grunge?

Antoine : C'est aussi un hommage à Mark Arm, Thurston Moore et aux Fine Young Cannibals.

Vu que le blog s'appelle La Frange, c'est l'heure de l'interview capillaire.
Vous vous lavez les cheveux à quelle fréquence?

Antoine : Ils sont en matière synthétique, je les change tous les ans.
Florent : J'ai une copine qui passe me les laver tous les soirs.

Qui est pour vous la personne la mieux coiffée sur Terre?
Antoine : Cary Grant.
Florent : Kavinsky. Le Poivre et Sel, c'est tellement sexy.

Vous avez peur des roux?
Antoine : J'en fréquente beaucoup trop pour en dire du mal.
Florent : Non non.

Vous vous arrachez les cheveux quand vous composez?

Antoine : Ca peut arriver si on compose en se touchant les cheveux.
Florent : Non, moi je fous le feu aux cheveux synthétiques d'Antoine, c'est bien plus drôle.

C'est qui le people français le moins bien coiffé?

Antoine : Je connais pas de coiffures de gens célèbres.
Florent : Quentin.

Vous préféreriez perdre vos cheveux et avoir la carrière de Zidane, ou les garder toute votre vie et finir à Fort Boyard?

Florent : Perdre mes cheveux et avoir la carrière de Zidane.

La Barbe chez les femmes, vous en pensez quoi? Et les poils pubiens?

Antoine : Je ne connais pas de femmes.
Florent : La barbe c'est tendu, sauf pour la maman d'un copain que j'aime beaucoup. Les poils pubiens POUR ! Stop à la totale !

Merci d'avoir répondu à nos questions, vous avez un message à faire passer pour finir?

Antoine : No Problem.
Florent : Peace.