Affichage des articles dont le libellé est Vadim P.. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Vadim P.. Afficher tous les articles

6 septembre 2011

Obsessif


J'ai décidé d'arrêter les teens un soir de juillet. J'étais assez cuité pour faire honte à mon frère, et ce depuis déjà un bail. A vrai dire, j'ai pas vraiment décidé tout seul, j'ai pas eu trop le choix. Les teens avaient toujours été une idée stupide. Elles sont jolies et douces et fraîches et épilées et j'aime bien quand elles sourient et leur manière de se prendre pour des chiennes avant de faire l'étoile de mer. Mais en réalité, elles ont jamais vraiment rien fait pour moi, elles m'ont jamais vraiment aidé. Les teens avaient toujours été une idée stupide. Y'a pas vraiment d'issue à l'obligation de picoler pour être brillant et un roc et un bloc et faux et rayonner de mépris et sourire dédaigneusement. Y'a pas vraiment de bonheur à trouver dans ces parades ridicules où on tient avant tout à être jeunes et beaux et à prendre et à prendre et à prendre à en crever comme s'il y avait que ça qui comptait. L'internet, et ce qu'il a fait de nous, me fatigue. Les teens, et m'exhiber et être en représentation permanente de tout ce que je suis censé être, me fout sur les rotules. Les teens, c'est un kaléidoscope où il n'y a que moi et moi et moi et où rien d'autre n'a d'importance mais où je suis incomplet, où ne suis pas grand chose d'autre que du vent, où j'essaie de me prendre, de m'attraper et de me reconnaître, mais où je m'échappe parce que c'est une chimère et que c'est même pas vraiment moi qu'on veut mettre dans son pieu. Les teens, c'est ma peine.

Aujourd'hui, les choses ne sont pas tout à fait différentes. Il n'y a toujours que moi et moi et moi et moi dans mes cercles concentriques d'égo et de bile. Mais ça, c'est parce qu'il y aussi elle et elle et elle et elle, et que c'est moins pénible de penser à mon nombril qu'au sien. 



J'ai assez de souvenirs pour me passer d'espoirs, mais les gosses aux hanches longilignes qui me bouffent des yeux ne font pas le poids.

2 septembre 2011

workinprogress


J’aurais bien aimé que quelqu’un me prévienne qu’avec la sobriété reviendraient les crises de larmes, et les doigts qui crissent, pendant les trente dernières pages d’Echine. J’aurais bien aimé que quelqu’un m’avertisse, que ce serait terrible, le soir, pas dans la douce solitude solaire d’un après-midi de 15 août à brûler devant l’eau calme. J’aurais bien aimé que quelqu’un me rappelle que tout cela était avant pris par les glaces qui flottaient dans mon verre.
Soyons brûlamment honnêtes, et après ce mois passé à embrasser le cul des bouteilles, je sais de quoi je parle: personne ne boit parce qu’il se hait. Oh on le dit, je l’ai dit, ça sonne pas mal, c’est plutôt mélodramatique et tout mais c’est du vent, la dernière cartouche de gens désespérés, le dernier coup de ceux qui n’ont plus rien, méprisable et honteux, de la culpabilité.
Il est impossible de se haïr et d’aimer en même temps, puisque c’est la seule chose qui rende réellement heureux. Oui, il est assez horrible de se sentir si peu aimable, littéralement, quand quelqu’un vous dit, vous fait bien sentir qu’il ne vous aime pas de la même manière que vous. Mais je ne me déteste pas, je suis toujours le même, au fond, caché quelque part, celui qu’elle connaît. Alors, non, en vérité, je buvais parce que je l’aimais, genre mieux et plus que tout le monde, du moins aimé-je à le croire. Je buvais parce que je ne serais jamais vraiment à la hauteur, quoiqu’elle en dise, alors que j’étais déjà au plus haut de moi-même, et que tout ne pouvait alors qu’empirer et qu’il valait sûrement mieux précipiter ma chute. J’aimais son ventre et ses cicatrices et ses fesses et son nez et sa voix, ses faiblesses et puis tout le reste, plus et mieux que tout le monde, et je buvais parce que ça ne valait vraiment rien, et que ça faisait vraiment mal.
Ce matin, dans la lumière éclatante et triste de 7h du matin, je n’avais même plus le cœur de me préoccuper de ma dégaine de petit con. Je me suis senti bien seul, et tout ça m’a semblé bien dérisoire. Je n’ai pas énormément de certitudes sur la vie ni de grandes théories sur tout, mais en 2011, aimer et écrire sont surement les deux choses les plus vaines au monde.

13 août 2011

la méprise


"putain un jour tu vas me descendre sur la frange :s".



non.




30 juillet 2011

Cci: Dimitri

Au début, je croyais pas trop trop aux conneries qu’il racontait. Il était sûrement ivre, puisqu’il se droguait pas. Tous ces trucs un peu trop sensibles sur l’amour qu’on regarde grandir, qui colore tout ce qu’on fait, qui devient merveilleux même si c’est de la merde, parce qu’on l'a fait en l’aimant et tout. Toutes ces histoires d’amour qui grandit dans l’absence, qui rend heureux par sa présence même là quelque part dans la tête ou la poitrine ou le bassin, concrètement, du matin au soir, mais qu’on veut partager au monde tellement qu’il est grand, tellement qu’il est beau. Finalement il avait raison, et moi je suis à la fois un enfant complètement paumé et ce type un peu con qui croît que son amour peut effacer toutes les barrières et tout, qui croit qu'il est plus fort, plus beau que tout. Y’a tellement de trucs qui me manquent et tellement de trucs que je veux lui dire que j’ose même plus lui parler, de peur de l’effrayer, sans trop savoir si c’est de moi ou d’elle qu’elle a vraiment peur.

19 juillet 2011

Mercato


J’ai vraiment cru que j’étais en train de m’arracher le cœur volontairement quand j’ai embrassé une dernière fois ses lèvres et que j’ai laissé ses doigts effleurer les miens alors que je me forçais à tourner le dos et à dévaler l’escalier sans me poser de questions, sans penser à rien. J’étais vraiment sûr que ma poitrine allait exploser, parce que mon crâne et mes yeux le faisaient depuis 48h, à chaque fois que je pensais à maintenant.

Je chialais dans la rue, et dans le métro, derrière mes lunettes noires, je chialais au cinéma, derrière mes lunettes 3D, et puis je chialais aussi dans son lit, derrière son oreiller ou mes poings serrés. Je chialais dans sa baignoire, sur son dos peint pendant que je la caressais. Je chialais avant qu’elle arrive, et j’ai chialé quand je me suis arraché à ses bras, que je lui ai dit « au revoir x», parce que je n’osais pas dire « à bientôt », et elle a dit « salut Vadim » avec sa voix adorable et douce et j’ai vraiment cru que j’allais mourir de plein de trucs à la fois, que j’allais juste me liquéfier, finir dans une mare d’eau sale, d’amour et de larmes, avec deux trois gouttes de sang pour le mélodrame.

J’ai pas tenu longtemps, même pas deux secondes, j’oserais même pas affirmer avoir tenu plus d’une, et je me suis jeté sur elle mais même ça, même ça, ça ne suffisait pas. J’aurais aimé que ça ne suffise plus, ce qui laisserait à croire qu’il y avait quelque chose qui aurait pu suffire, qu’il y avait quelque chose à faire, un truc auquel s’accrocher, mais ça c’eut été du vent, c’eut été des conneries, et j’avais plus l’âge d’y croire, déjà.

C’est sûrement pour ça que j’avais pas arrêté de chialer dès que je me retrouvai seul tout et qu’il n’y avait plus rien ni personne pour me prendre dans ses bras, ou juste pour sourire tristement en disant que j’avais l’air vraiment déprimé et que ça lui faisait de la peine. Rien d’autre à faire que de s’endurcir et d’éviter de flinguer tout ce qui était cool et à venir parce que je me lamenterais sur ce qui était passé et qui n’était pas vraiment le futur annoncé.

Je suis pas vraiment débile, je sais pourquoi je signe quand je fais quelque chose, et je suis pas vraiment du genre à changer les règles, ne serait ce que parce que changer lesdites règles revient à se tirer une balle dans le pied puisque tout était si beau, si bon, que parce que ça marchait comme ça, et pas autrement. Juste parce qu’il n’y avait que du bon à prendre et rien d’autre, parce qu’autrement, rien n’aurait marché et j’aurais explosé en vol.

Pour autant, je suis pas passé bien loin, sur ce coup-là, mais la vodka m’a sauvé. Hier déjà, le fond de mon bloody mary mal mélangé m’avait aidé à me calmer et à secouer de mes yeux les larmes qui menaçaient de gicler dès que je tournais la tête un peu violemment. Et quand son effet s’était évanoui depuis trop longtemps déjà, j’ai flingué la déprime qui squattait sur mon épaule à coups de vin rouge. Et le lendemain, rebelote puis vodka-lait quand je chialais devant mon gtalk, derrière mon écran, quand elle m’a parlé du dernier souvenir que j’aurais d’elle et que j’ai pas osé demandé, parce que j’avais peur de déjà connaître la réponse, si je la reverrais vraiment pas.

Je suis dans le train et j’hésite vraiment à aller me la coller au bar, à m’asseoir sur un tabouret, et à picoler pendant deux heures, comme elle avait peur que je le fasse en son absence. Ce serait sûrement pas plus mal, comprendre, ça ne pourrait que me faire du bien, à court terme, mais je suis trop lâche pour mettre en scène les larmes qui sèchent et coulent derrière mes verres fumés.

Je l’ai appelée « mon cœur » depuis les téléphones publics de la gare. J’ai même pas réfléchi, comme la fois où je lui ai dit « mon amour » en public, et, pendant que je réalisais avoir dit ça, ce soir, j’avais pas la force de me mépriser, ni celle de me mettre des claques, et encore moins de me haïr. J’entendais pas grand chose, mais au moins je pleurais pas. J’aurais bien le temps de le faire après, une fois à ma place. J’ai dit que j’étais parti comme un voleur mais que je n’aurais pas pu faire autrement. J’ai pas dit que du coup je comprenais qu’elle ne m’ait pas accompagné, ni demandé pourquoi je ne l’avais pas vue à la fenêtre qui donne sur la cour après, ni pourquoi elle ne m’avait pas couru après dans l’escalier, ni à quel point son corps nu ou habillé et son sourire dans l’encadrement de cette porte d’entrée allaient me manquer. J’ai demandé si elle reviendrait pas me voir, alors, et c’était bizarre parce qu’elle était jamais venue, mais je suppose qu’il y avait plus d’espoir dans un retour que dans une aventure. Elle a dit qu’il faudrait qu’on en discute et j’ai senti que ça partait mal alors j’ai ajouté que ça ne l’engagerait en rien sur le long terme, ni sur quelque terme que ce soit, en fait. Ce qui est vrai, je veux juste la voir parce que j’ai jamais été aussi heureux que pendant ces dix jours cumulés depuis très longtemps, et que j’aimerais lui faire autant de bien qu’elle m’en fait. Je confonds un peu les moments, mais elle a dit qu’elle était heureuse d’avoir passé cette semaine avec moi et puis qu’elle comprenait, qu’elle savait que c’était pas facile, mais à ce moment je savais pas trop quoi penser de tout ça parce que j’étais pas encore sûr de la revoir, et je le suis toujours pas, alors j’osais pas vraiment espérer ou croire n’importe quoi.

La serveuse du bar avait l’air de se demander ce qui se passait pour qu’un type en lunettes noires vienne tabasser du clan campbell à 22H. Elle a dû trouver que j’avais l’air désespéré, ou sentir que j’étais pas vraiment au sommet. Elle m’a proposé des cacahuètes, avec le whisky, j’avais mon casque donc j’ai à moitié entendu que c’était seulement un euro. Sûrement que ce serait plus festif, moins triste. Sûrement aussi que ça m’aiderait à masquer l’haleine d’alcool quand je verrais ma mère à la gare, mourant d’envie de la prendre dans mes bras et de chialer, mais incapable, sûrement, de le faire. Elle m’a souhaité « bon voyage » après un temps infini avec sa liste de prix et une calculette, et je suis retourné m’asseoir, mon ordi sous le bras, les cacahuètes dans une main et le verre, la bouteille et une serviette dans la poche de ma veste, en me demandant ce qu’exactement lui était passé par la tête à cette fille, ce qu’elle avait vu le moment où j’ai enlevé mes lunettes avant de les remettre, quand j’ai réalisé que je devais avoir les yeux rouges et collants. Elle avait l’air un peu compatissante, à moins qu’elle ait juste été fatiguée, mais, il y avait quelque chose de touchant dans la manière dont elle m’avait servi, mais ça c’était peut-être passé dans ma tête, j’avais sûrement juste envie que ça arrive après avoir réalisé qu’on pouvait chialer dans le métro sans que personne ne croise votre regard. Mais bon, je crois que j’avais raison, je me rappelle le barman qui avait proposé de me doubler mon jack, pensant sûrement, et à raison, qu’il faut avoir quelque chose dont l’on veut se rappeler longtemps, ou oublier très vite, pour boire à 16h un whisky qu’on écluse.

J’ai pas trop envie de m'endormir seul maintenant.


This Is How We Walk On The Moon - Arthur Russel

I Love You Like A Madman - The Wave Pictures



15 juillet 2011

Vieillir


Les gens qui écrivent sur le bonheur sont tous des cons. Sans déconner, c’est vraiment un truc de niais que je suis bien content de laisser à Katerine Pancol (ou quel que soit l’orthographe de son nom) et à son animalerie. C’est, concrètement, une chimère que de s’échiner à essayer de décrire un truc aussi simple et naturel qu’un ruisseau, j’entends par-là que le bonheur est un truc aussi débile que l’eau qui coule, qui va de soi, sans se poser aucune question sur le pourquoi du comment, comme la flotte qui ruisselle. Boire une bière en terrasse c’est déjà ça, alors pourquoi en faire des caisses hein ? Il n’y a rien à tirer que du bonheur des moments heureux, pas grand chose à en apprendre, et pas de modèle à recopier pour une fois suivante. Mais ça ne m’empêchera pas de dire que je suis ravi à chaque fois comme une première fois quand je regarde ses fesses nues hors du lit, toujours étonné et heureux qu’elle m’y ait laissé entrer. Est-ce gay?


Today Is Our Life – Memory Tapes


Thank You (Reprise) - Chrisma

23 juin 2011

Meta


Franchement, je sais pas trop comment gérer ce post. J'ai bien envie de parler de trucs, mais je risque d'avoir encore des ennuis, et puis ce serait qu'un prétexte, qu'une logorrhée visant à vous faire prendre conscience au moyen de tout mon talent littéraire éclabouissant du pourquoi du comment des deux morceaux ci-après. Je suis pas un mauvais garçon, mon morceau préféré de Bon Iver, Bon Iver dit "and at once I knew I was not magnificent", je pense que c'est la preuve formelle que je suis hautain, mais lucide.

En plus l'histoire en soi a pas trop d'intérêt, enfin c'est pas très original, je suis pas Don DeLillo, même si ça s'est passé de manière plus ou moins proche d'un kebab et sous la flotte quoi. J'ai un faible pour les petites brunes ravissantes à l'air espiègle/enfantin/mutin/pas si innocentes que ça mais qui cachent bien leur jeu/avec des fesses d'enfer/de droite mais les choses étant ce qu'elles sont, maintenant j'écoute des chansons tristes et allez bien vous faire foutre.



Ah oui, et je veux aussi tacler à la gorge tous les tocards qui écrivent sur l'internet et se prennent pour des experts.

12 juin 2011

boire


i haven’t fallen asleep sober for six days now. i’m kinda scared that i would not be able to sleep if i did not drink. it’s not that it’s safer when i’m sober, but i already feel so messed up, so wasted anyway. i’ve been a little bit lonely these days. like, i kinda feel like shit. i mean, i’m scared of what i’m able to do when i drink, like calling her, or sending her texts to tell her i miss her, all this shitty stuff, but well, somehow i need to get it out of my head, or i’m gonna lose it, and i'm better off wasted. so i just drink myself to numbness. it’s painful anyway, knowing that she must think that i’m a big big mess or a creep or anything that’s too stupid to have feelings. like, it’s not true, i’m not. i’m just going through this phase, well let’s call it a nervous breakdown, where everything collapses and i just lose everything. i lose everything because i want it to be perfect and just like i dreamed it, and i insist, and i want to make square pegs fit in holes not made for love. and, you know, then i try to make things right, and they only get worse. i want things to be easy and smooth, like, i wanted to invite you to come over to watch rushmore and drink and shit, and maybe then we would have kissed or i don’t know, just, you know, things would have been nice, like it could have been a movie, and i would not have anything to do, just follow somebody else’s plan without ruining it, cause it seems that’s what i do best. breaking things that i like and want or i don’t know exactly, maybe i’m just scared of happiness and shit. and it's easier that way, to ruin things that can't be like i want them to be, so i don't spend weeks spitting regrets and sadness at how things are when they could have been so lovely. it's better to just tell everyone to fuck off, i feel i have some control on my life this way, even if it is to just make a mess of myself. it's kinda stupid since i'm not even hurting anyone except myself and i kinda look pathetic, but i still have this feeling that i'm not just suffering people's indecisions or shit. anyway i don’t know, sounds like trying to be yourself, trying to be like, honest, is really a shitty plan, or maybe i’m just trying too hard, but i just want to disappear and not, like, care anymore. care about the fact that she hates me or, worse, doesn’t give a fuck about the state i’m in, about the state i am in “because of her”, and well, i just want to go back to this moment. like, when i was kissing her and she was running her hands on my chest and all that stupid and hot as hell shit, because that was good and i was happy, and i wasn’t a loser yet.

fuck it, anyway, this shit doesn’t matter cause i feel dead insid… well no, i’m fucking alive because i’m hurt in my mind and my body and my heart or whatever, but anyway, the "one" girl would be scared or wouldn’t believe me, and i don’t even know which one is the "one" girl cause i’m fucking lost, and it actually doesn't matter, and i need a drink.

birthday - junior boys

6 juin 2011

Déjà mort



J'ai vraiment envie de pécho une meuf dans Monumenta.


On/je sera à la Gaîté Lyrique ce week-end: y'aura du beau monde et des trucs à voir/écouter pendant 3 jours, cf. ci-dessous sur l'image ci-jointe.

Ce post est en deux parties, en deux manches comme la finale femmes de Roland-Garros. Moi (Matthieu), pendant que Vadim ira profiter de son statut de légende des internets, je réviserai mon bac en écoutant Jamie xx. Ou du moins je ferai semblant, c'est devenu mon jeu préféré de ces derniers jours : ouvrir un cahier, dessiner en marge, faire une pause de 2 heures, recommencer. Je resterai peut-être toujours le lycéen de La Frange tsé. Non, tu rêves. Ha d'ailleurs j'étais en train de faire un exercice de maths avant de venir conclure ce post comme Djibril Cissé période auxerroise.

3 juin 2011

Girouette



J'ai jamais trop compris le délire sur les compèts entre les villes. C'est pourtant toujours la même chose: on y prend des tôles et des premiers métros, y'a des eye contact avec des filles trop appuyés pour être honnêtes, d'autres qu'on déshabille mais qui cachent leurs seins avec la couette, et puis, de toute façon, y'a l'internet partout, et donc plein de photos de Victoria Justice, femme de ma vie qui ne le sait pas encore. Salut.

J'ai eu un peu peur au début, mais Gonzales est toujours le boss du rap game de blanc-becs. Puns de bac +5, putes et name-dropping pop culture (y'a Tony Soprano et Rick Ross dans 2 minutes). Bingo.

Le tube de l'été qui n'en sera jamais un, et c'est tant mieux. Un secret que je garde depuis longtemps et que le temps est venu de partager.

14 mai 2011

Tête jaune


Dans le taxi je regarde les lampadaires passer. La radio, ou le lecteur CD du type passe de la merde. Elle rigole avec lui parce qu’apparemment ça lui rappelle des souvenirs, mais je suis incapable de reconnaître le morceau. Je me dis qu’avec sa tête sur mon épaule et les boulevards qui défilent ça pourrait faire une jolie séquence, mais la musique est pourrie. Comme toujours dans les taxis, j’ai envie de fumer, mais c’est elle qui a des clopes, et ça m’empêcherait de regarder les lumières en plissant des yeux pour les étirer le plus possible, comme je faisais quand j’étais gamin, sur l’autoroute. Peut-être que la lumière me rassure, que j’ai l’impression que le chemin est tout tracé ou une connerie du genre, peut-être que je m’en fous, tant qu’elle traverse la bouteille de vermouth et tombe dans le verre de gin. Elle me demande à quoi je pense, et je réponds, rien. Elle a toujours la tête sur mon épaule, et elle repose la question assez vite. Je dis encore, rien. En vrai, j’ai envie de pisser. Genre vraiment envie de pisser. Je lui dis en riant mais ça lui plaît pas, et elle se relève, croyant que je me fous de sa gueule. En vrai, aussi, je pense à cette meuf qui est réapparue après un an de silences mutuels, qui me proposait de « fêter mon retour » ou un truc du genre en inbox facebook, parce que, elle disait, mon numéro marchait plus vraiment. J’ai pensé que ma réponse assez lapidaire mais pas non plus impolie suffirait à la convaincre de mon peu d’enthousiasme. En vrai, aussi, je pense à l’Estonienne qui m’a tenu la jambe dix minutes tout à l’heure, blondasse platine aux cheveux courts qui a fait semblant de comprendre ce que je racontais quand je faisais aucun effort pour comprendre ce qu’elle me racontait, adossé à la fenêtre en buvant de l’Oasis comme une grosse merde. Je repense à ses questions à la con et à comment je me suis barré sans rien dire et puis comment j’ai fait semblant de pas la voir chaque fois que je la croisais. Mais je dis rien, et on est arrivés. Elle me regarde, et elle dit, qu’est-ce que je fais, je descends ? Je la regarde, et je dis oui, et je dis pas que tout à l’heure, je pensais surtout à toutes les filles que j’allais choisir de faire disparaître à ce moment-là. Je m’arrête pour pisser dans une ruelle.

You're My Excuse To Travel - Baths

You Didn't Have To Be So Nice - The Lovin' Spoonful


REMINDER: On fait la TEUF soirce au PANIC ROOM ça va être GOLRI, prenez de la DROGUE et venez nous vendre de l'AMOUR.


19 avril 2011

Grande dame


Bonjour. J'essaye de me faire à l'idée de tes lèvres sur la bite d'un autre mec. Pardon, je suis vulgaire mais c'est dur. J'aurais bien mis Tombé Pour Elle d'Obispo mais je la trouve pas sur Mediafire. J'ai envie de toi comme de la bouteille de Lagavulin 16 qui trône au dessus de l'armoire derrière mon père au restaurant, c'est à dire que c'est pas possible.

Childish Gambino aka Donald Glover aka Troy nique tout. Ici, il reprend All Of The Lights, enfin, reprend est un grand mot mais bref c'est une tuerie, y'a Frank Ocean et Beach House de namedroppés et des blagues sur le Japon. Big Up Negro.



8 avril 2011

Vol AF7641

On m’a pas dit comment faire avec les filles. De toute façon, je doute que ça m’aurait servi. La preuve, même ce qui m’arrive ne m’apprend rien. Je sais pas pourquoi je m’en suis rappelé d’ailleurs, j’ai dû faire un rêve avec une autre fille dedans qui faisait la même chose.

Quand j’étais en terminale (oui, j’avais l’âge de Matthieu), j’avais finalement réussi à être pas mal dans ma peau après un long cheminement. Quand j’étais gosse, je voulais une gourmette et une chaîne dans le même genre, je pensais que ça m’aiderait à m’intégrer dans mon équipe de foot. Plus tard j’ai essayé d’être skater. J’étais pas très bon mais je trouvais que j’avais la classe, et puis de toute façon les caïds s’habillaient comme ça, donc j’ai suivi. Aujourd’hui j’ai une belle montre et je porte une croix orthodoxe et ma médaille de baptême accrochées à une chaîne en or. Aujourd’hui mon seul lien avec le skate c’est youtube et une paire de Stan Smith. J’ai changé. Je suis devenu Vadim P. et ça tue.

Bref à la dernière soirée de l’année y’a cette fille que j’avais un peu draguée par textos parce que j’étais pas la confiance incarnée et dont finalement j’avais pas voulu parce qu’elle avait vraiment un sale nez, et alors que j’étais en train de danser avec une autre meuf que j’avais chopée dehors, elle s’était approchée, avait dit « Vadim ? », ce à quoi j’avais simplement levé un sourcil, ma marque de fabrique depuis déjà longtemps. Elle avait rien dit, elle m’avait juste mis une claque en disant « ça faisait longtemps que j’avais envie de faire ça ». Je savais pas trop quoi faire ni quoi répondre et puis elle s’était déjà barrée, donc j’ai juste ri assez fort, parce que c’était drôle, finalement.

Après j’étais rentré avec cette autre fille et j’avais pleuré parce que c’était quand même triste comme moment et on s’était embrassés et c’était hyper kawaii et super bien. Depuis j’ai changé.

Stay Golden - Au Revoir Simone

J'ai réécouté ce morceau par hasard l'autre jour, et j'ai pris ma décision: rien à branler des trucs joyeux, mon épitaphe ce sera "qui m'aime me suive" et je ferai jouer ça à mon enterrement et tout le monde se suicidera et je me ferais pas chier tout seul au purgatoire.

Firestarter - Blouse

Délicieuse synthpop un peu goth et bats les couilles avec une jolie chanteuse: qu'est-ce que tu pourrais vouloir de plus?

24 mars 2011

Je hais les provinciales.

J’en ai un peu marre des putes alors si la femme de ma vie pouvait ramener ses jolies fesses par ici ça me dérangerait pas trop. Viens, sans déconner, on va regarder Friday Night Lights (les séries sur le lycée quand t’as pas de vie sociale c’est une sorte d’ascenseur émotionnel putatif), et comme je trouve ça hyper drama je pleurerai et on s’embrassera (je l’ai jamais fait et ça a l’air hyper kawaii comme truc), mais pas pendant les matchs parce que le football ricain ça tue. Je mettrai ta photo en fond d’écran sur mon portable (ok, ce sera peut-être que tes seins, ou ton menton – j’adore les mentons, je l’explique pas encore).

Ou en fait nan, j’ai des westerns, des James Bond et des films pornographiques, des cigarettes, des bières, je pourrai me masturber en écoutant du Metronomy (c'est Corinne la meilleure, entre autres), à l’heure où on avait rendez-vous.

Je crois que je vais te jouer aux dés.

Key Sparrow - Peaking Lights

Piledriver Waltz - Alex Turner

5 mars 2011

COMME DE LA LAVE.


Je descendais l’escalier derrière elle quand j’ai compris ce qu’était un regret.

C’était peut-être rien qu’un effet de contraste, par rapport au soulagement que j’avais ressenti dix minutes avant en quittant Julie dans le métro. Julie c’est une chic fille, elle m’avait embrassé avant même que je lui dise bonjour. Après on s’était baladés au hasard, je venais de boire des cafés avec Sophie pendant deux heures, je voyais pas trop l’intérêt de s’arrêter. On est allés au parc, il faisait beau, on s’était assis sur des chaises en fer, devant la fontaine, et y’avait des troupes de gosses qui passaient en rang, du coup elle voulait pas que je caresse ses jambes. Puis il a plu et on s’est réfugiés sous les arbres, et je l’ai embrassée contre une statue. C’était bien mais j’en avais déjà marre. Depuis le début elle ne lâchait ma main qu’à contrecœur, et moi personnellement ça me faisait flipper. J’aimais bien l’embrasser aux passages piétons, et sentir qu’elle m’aimait plus que bien, mais je savais même plus si c’était pas pour qu’enfin je puisse faire ce que je voulais de mes dix doigts. J’aimais bien quand elle me tirait contre elle, mais tout le cinéma me fatiguait un peu, tout ce truc vaguement couple qui n’avait pas lieu d’être. Moi je voulais pas être complice, ni d’illusions ni de rien, je voulais juste l’embrasser encore, parce qu’elle avait une bouche superbe, et puis je me disais que c’était une grande fille, qu’elle dirait pas « quand est-ce que je te revois ? » ou « est-ce que je peux venir avec toi ? » un peu plus tard. C’était agréable et intime et tendre mais c’était lourd aussi, parce que ça m’allait pas vraiment. Ça me préoccupait qu’elle cherche ma main dès que je la lâchais. Donc là il pleuvait, et on aurait bien pu appeler Honoré pour qu’il nous filme, et j’arrivais presque à oublier l’impression de me donner en spectacle, de jouer à l’amoureux sous la flotte, ce truc à deux balles, et le truc rassurant c’est que je pouvais pas être Hugh Grant parce que j’avais une veste en cuir. Du coup j’ai allumé une cigarette en me détachant d’elle et j’ai dit que je devais y aller, que je devais aller chercher un truc, et elle a demandé si elle pouvait venir avec moi. J’ai dit en riant que non, je pouvais pas lui faire rencontrer Marine, non. Elle a pris le métro avec moi, et elle est sortie sur le quai même si c’était pas sa station. Elle a glissé ses mains sous ma veste et j’ai rien dit, et elle m’a serré contre elle et elle m’a embrassé et elle voulait plus vraiment me lâcher, même si j’avais dit 3 fois que je devais y aller, et je l’ai redis après l’avoir embrassée trois fois très vite sur les lèvres et elle m’a demandé pourquoi en me regardant. Je me suis dégagé assez violemment de son étreinte, et j’ai reculé en la regardant, j’ai reculé assez doucement puisqu’elle ne bougeait pas, et elle a dit, pourquoi, encore une fois alors que je m’éloignais. J’étais loin alors j’ai crié, j’ai pas envie de jouer à ça, en haussant les épaules, et je lui ai tourné le dos.

Mais là j’y pensais même plus, puisque je regardais les omoplates adorables et fragiles de Marine dans son dos nu qui descendait l’escalier, je regardais même pas ses jambes et encore moins ses fesses, juste ses deux omoplates et ses reins et la chute de ses cheveux sur son cou et j’ai pensé que c’était dommage, mais que j’aurais sûrement pas tenu deux semaines avec elle non plus.

I'm Gone - Hard Mix

Post hyper musique électronique, l'album d'Hard Mix est vraiment vraiment cool, chaud et étéesque, c'est parfait pour danser sur la plage au soleil couchant et j'ai eu un peu de mal à choisir un morceau. Le beat est vif, les vocales en lambeaux sépia, c'est un peu bancal mais c'est beau.

Queen Of The Dusk [Demo] - Old Arc

De la dance musique épileptique pas pour les cardiaques, urgente et brûlante, COMME DE LA LAVE. Je peux pas trop en dire beaucoup plus en fait, j'ai pas trop le background mais s'il y a un morceau à écouter sur ce post c'est bien celui-là.

Kiss My Soul [Feat. Kid A] - Agoria

Moment "on fait pleurer ta mère", Matthieu voulait pas que je le poste parce que je connais rien à la techno (c'est pas totalement faux), mais bon, comme c'est moi le chef je fais ce que je veux. En plus là c'est pas vraiment de la techno, c'est plus un morceau au piano à tirer les larmes. En plus ça m'ennuie parce que je sais que la voix de Kid A me rappelle vraiment un autre truc et j'arrive pas à mettre le doigt dessus.

26 février 2011

Business school.


J’ai toujours considéré le mépris comme le sentiment humain le plus intéressant, le plus complexe. C’est celui dont les deux facettes s’effacent généralement devant celui qui est en la cible, celui qui conduit le plus à une réduction de l’auteur à une sentence lapidaire : de toute façon, c’est un con. Aussi, au contraire de cette plénitude béate qu’est l’amour, c’est celui qui questionne le plus, intellectuellement parlant, il est aussi instinctif qu’objectifiable, il peut faire l’objet d’une analyse.

Ce qui me fascine, c’est comment on peut dissimuler, museler, mettre de côté le mépris, simplement pour obtenir ce qu’on veut. Le plus souvent, une fille. Oh, elle est conne, elle se prend pour un écrivain, elle a pas de conversation, mec son auteur préféré c’est Frédéric Beigbder, elle aime Andy Warhol. Oui mais, elle est vraiment bonne, et j’ai vraiment envie de la choper, j’en avais envie avant de savoir qu’elle ne correspondait pas à ce que j’avais rêvé qu’elle soit.

On peut poser la question de ce que sont des goûts culturels méprisables, sur lesquels repose à première vue le mépris. C’est une opinion personnelle, voire une théorie, à laquelle je peux faillir, mais je ne serai pas un paradoxe près, mais les affects culturels méprisables sont ceux qui sont à première vue superficiels. Lire 99 francs est un acte culturellement neutre, en rester à Frédéric Beigbeder est un fait culturellement méprisable. L’important dans une culture personnelle, pour qu’elle ne soit pas exposée au mépris tient de ce qu’elle découle d’une progression intellectuelle, qu’elle suive la forme d’un entonnoir.

Oui, je ne jure, ou presque, que par quatre ou cinq auteurs, mais j’en ai 1) lu plusieurs œuvres, 2) lu d’autres. Okay, Beigbeder a eu un côté précurseur : premier roman post 11 septembre, si ma mémoire est bonne, avant le brillant La Belle Vie, roman séquelle qui a fait le plus de bruit avant Imperial Bedrooms (dont on peut bien penser ce qu’on veut, là n’est pas la question), mais en rester au « plagieur » dénote une pauvreté intellectuelle. Le mépris peut aussi reposer, de manière arbitraire, sur le simple fait que quelque chose ne me plaît pas, j’en conviens volontiers, je ne crois pas devoir me justifier de jeter un regard de dédain à un t-shirt Ed Hardy, à une doudoune Moncler, ou à un casque Beat by Dr. Dre.

Logiquement, on me demanderait comment je peux juger de la présence d’une démarche culturelle devant son simple résultat. Le fait est que ça n’a aucune importance, le mépris ne vient pas de là. Une des deux formes du mépris évoquée plus tôt est le mépris qui émane d’une nécessité de protection, de dissimulation, du besoin se faire plus fort que la meuf. Le mépris ne surgit pas d’un coup, par miracle après deux mois de conversation, le mépris surgit après un échec.

Oh, tout échec ne fait pas intervenir le mépris en réponse, certains se résignent, font le dos rond, d’autres les gros yeux, personnellement, je méprise. Le mépris provient d’une nécessité d’explication de l’échec, explication généralement refusée pour une raison x ou y. Le mépris émerge là où se trouve l’ego, qui a besoin d’explication pour ne pas se retrouver face à sa gueule devant la glace, pour ne pas affronter une introspection douloureuse. Oh, elle est conne, elle se prend pour un écrivain, elle a pas de conversation, mec son auteur préféré c’est Frédéric Beigbder, elle aime Andy Warhol. Le mépris résout tous les problèmes, c’est un locus externe internalisé (pas besoin de lui dire qu’on la méprise), ça n’a pas marché, parce qu’elle ne me mérite pas, et je vaux mieux qu’elle, et mon ego en sort intact. Sans mépris, tout est de ma faute, et je ferais mieux de boire à en crever parce que je ne saurais pas quoi faire, quoi changer, sans que ç’ait l’air d’une manœuvre ridicule. Sans mépris, je draguerai sûrement avec des Follow Fridays. Le mépris le plus couramment pratiqué n’est qu’une conséquence, que l’objectivisation, la justification d’un échec non prévu à posteriori, s’appuyant sur des éléments vaguement douteux et que l’on avait à peine remarqués avant d’en avoir besoin.

Jusqu’ici, les préliminaires n’ont rien d’exceptionnel, on dirait une branlette laborieuse par une manchot, avec des lieux communs assénés comme s’il s’agissait de révélations. Je crois que je fais du Houellebecq.

Là où ça devient intéressant, c’est quand on arrive à surmonter le mépris. Je situe ce moment dans le classique Je préfère qu’on reste amis, et sa variante moderne, soit faire comme s’il ne s’était rien passé. On va pas se leurrer, on va pas devenirs BFF, mais le mépris devient une toile de fond presque invisible, ou plutôt, un background sur lequel on ferme volontairement les yeux. Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête d’une meuf (j’en connais), pour qu’elle croie que l’idée qu’on avait derrière la tête en t disparaisse en t+1, sur un échec, et qu’on devienne hyper copains. Mais le fait est que oui, à ce moment charnière, on peut choisir de détourner les yeux devant le mépris, mais c’est parce que personne ne se branle sur des déboires.

Pour jouer sur un parallèle bidon, je crois pas que quelqu’un qui a commencé à construire sa baraque et qui se rend compte à mi-chemin que le terrain est merdique s’arrête et abandonne tout ce pourquoi il a taffé. Une relation basée sur le mépris suit un peu le même chemin. J’ai dit tout à l’heure que le mépris apparaissait peu à peu, au détour d’un revers, oui, mais ça ne veut pas dire qu’il ne finit pas par être incontournable, la fondation d’une relation, le prisme par lequel on juge, ou regarde l’autre. Mais comme lorsque qu’on prend conscience du terrain merdique, quand le mépris apparaît, le réflexe consiste à l’ignorer, à ignorer la nature terrienne ou la notre. De toute façon, à quoi servirait-il de se mettre à gueuler maintenant ? Contre le promoteur, contre elle ? Ca ne changerait rien, ni elle, ni moi, ça ne me ferait aucun bien, puisque ça ne ferait que m’éloigner de mon but. Et puis au bout de deux semaines de mépris rentré, on sait bien détourner les yeux.

La logique voudrait que l’on arrête une relation qui ne nous satisfait pas, dont on ne peut obtenir ce que l’on veut. Logiquement oui, mais c’est sans compter 1) l’idée coriace que l’on peut changer les autres 2) l’ego et le mépris. Embourbé jusqu’au cou, même en étant conscient, il ne reste plus qu’à jouer au dur, à refuser l’inéluctable, à dire que l’on sait bien que tout va finir par se casser la gueule, mais continuer quand même. La seule chose inenvisageable serait d’arrêter là, de ne même pas pouvoir vérifier, si vraiment elle est si conne que ça, si vraiment ça ne pourrait pas marcher. On veut claquer la gueule aux sables mouvants et vivre là pendant 15 ans, aux mépris des éléments, pas partir la queue entre les jambes. On veut se prouver, et lui prouver, qu’elle avait tort au moment de provoquer l’échec, qu’on le valait bien. Ensuite de deux choses l’une, soit notre mépris était infondé, et c’est parfait, soit, nouvel échec, mais suite à une mise l’épreuve, disons, et le mépris était fondé, et dans les deux cas, l’ego en sort intact, ou grandi. L’échec premier est confirmé par le second, ce n’était pas de ma faute, mais de la sienne, le mépris n’était pas qu’une simple justification. Oui, il s’agit encore d’un aveuglement volontaire et du refus de l’autocritique, mais d’un refus qui sauvegarde. On ferme les yeux sur le mépris en attendant de pouvoir prouver que la douleur, quelconque ou non, qui l’a provoqué n’aurait pas eu lieu d’être. On détourne le regard du mépris pour se protéger, se renforcer à long terme, et il y a autant de noblesse que lâcheté là-dedans. L’échec final prouve que le mépris était juste.

Oh, on peut, en attendant la confirmation, enrober ça d’un peu de sentiments, dire qu’au final, on y tient, à cette meuf quand même, et ce n’est pas totalement faux, mais on tient surtout à la promesse qu’elle renferme, pour notre ego et notre reflet, que nous le valons toujours bien. C’est le mépris qui nous permet de continuer à la draguer, en priant pour qu’elle ne lise pas de livres, et qu’au final ça vaille le coup, que le Saint-Esprit vienne l’effleurer, et nous donne tort.

The Most Forgotten French Boy - Dogs

Le groupe de rock français le moins connu, pour ne pas dire le plus oublié, et sans conteste un des meilleurs. Too much class for the neighbourhood les enfants.

Parentheses - The Blow

J'ai une âme à poster des trucs vieux et j'adore les chanteuses et les chansons d'amour qui se passent au supermarché.


18 février 2011

Papier peint et anonymat


Même au bord de la piscine il fait trop chaud. Même derrière des lunettes noires il fait trop jour. Même en roulant trop vite les vitres ouvertes il fait trop lourd. Trop de mercure, trop de soleil, pas assez de vent. Depuis deux heures nous ne faisons rien d’autre que d’aller du frigo au cendrier à la flotte au transat, les gueules bouffées par la lumière. Personnellement je ne fais que me tremper dans la piscine qui brille au soleil. Damien qui y passe son temps dit qu’elle est bonne, qu’elle est belle, mais elle est plus belle vue de là où je suis.

Je serais mieux en Australie. Même pendant leur été à eux, si on me proposait je signerais tout de suite. J’irai à Cairns et ça sera le paradis. Je me baladerai dans la rain forest ou je me baignerai près de la great barreer reef, même si je sais pas respirer avec un tuba, ou j’irai juste sur les plages paradisiaques, ou en fait je passerai mes journées à rien foutre dans ma chambre, à mater Nickelodeon en fumant des clopes. Vers 5pm je rentrerai au motel, hyper motel, et y’aura les pluies tropicales, quand la lourdeur du ciel se liquéfiera avec une régularité effrayante, tous les jours à la même heure, pour nous tomber sur la gueule, et arrêter de peser, et puis j’irai me baigner dans la piscine en forme de haricot dans laquelle une amphore pissera en permanence, sous les trombes d’eau qui battront les toits et l’herbe flamboyante, avec parfois un coup de tonnerre, et tout gorgé de flotte qui ruissellera, et je serai bien, je serai mieux.

Mais là je vide une dernière bière et écrase une cigarette pour me tremper une dernière fois. J’enfile un short, une chemise liberty et une paire de docksides. Nous nous barrons à une garden party un peu floue, sûrement un peu naze, mais on s’en branle vu que nous avons à boire et que je ne sais pas qui doit nous faire rentrer, ça nous évite de réfléchir. J’ai vraiment envie de me casser avant même qu’on débarque. Ce qui tombe bien c’est que je conduis. Ce qui tombe mal c’est que j’ai juste envie de picoler. Je connais l’endroit, j’y suis venu plusieurs fois, une grande maison dont on utilise le rez-de-chaussée sans meubles, louée pour des soirées ou des rallyes. La première fois c’était cool, ça faisait bourgeois, et puis ça a fini par faire simplement nouveau riche qui veut en imposer, même si ça avait effectivement un côté pratique. C’est surtout qu’avec un mauvais deejay tout devient terrible. Je tourne dans les pièces en buvant mon jack rempli à la bouteille cachée dans le jardin, en attendant qu’un truc se passe, comme j’attends le Messie sur le chat facebook.

Mais y’a Laura, et quand la pièce qui sert de fumoir se vide, elle se retrouve par un ballet assez habituel entre le mur et moi et quand je l’embrasse, ou entre deux baisers, ou avant, elle me demande, tu te rappelles que la première fois qu’on s’est parlés c’était grâce à Gang of Four ? Bien sûr, je dis, et elle commence à chanter, your kiss so sweet, your sweat so sour, sometimes I’m thinking that I love you, but I know it’s only lust, et je chantonne avec elle, on murmure et on se bouffe les lèvres, et c’est vraiment bien, c’est vraiment irréel et j’ai vraiment envie de me rappeler ce moment, d’en faire un souvenir, de pouvoir l’invoquer plus tard avec un sourire niais, et puis finalement je me barre sans trop savoir pourquoi, vu que j’adore, sans pouvoir l’expliquer, son cul plat, ses cheveux courts, ses grands yeux noirs etcetera.

fuck it, no one listens to this shit anyways

Luper - Earl Sweatshirt

Ouais, je sais, on est en pleine période YONKEEEEEEERS OFWGKTA Twitter les as tués, tout le monde les aime maintenant ce sera plus comme avant nananana. Hey, vos gueules. Ils avaient qu'à refuser de passer chez Fallon, et dans ce cas là vos protégés que personne connaît et c'est pour ça qu'ils sont vos protégés se sont tués tout seul. Vous me cassez les couilles à vous plaindre que tout le monde en parle alors que vous faîtes que ça. Vous me cassez les couilles à accuser X ou Y, relaxez-vous, on est 25 000 connards français sur twitter, la moitié vénère Justin Bieber, vous êtes toujours hypes les gars c'est bon. Il vous reste Das Racist au pire. De toute façon le meilleur c'est Earl et il le prouve dans ce morceau laidback, avec son piano jazzy, ses rythmes déstructurés et son flow flemmard. Le meilleur mélange d'amour ("when she left, it didn't break my heart it broke my torso") et de gore depuis American Psycho.

Memories - Boat Club

10 février 2011

In the Shadow of Young Girls in F(ol)lowers

Le feu passe au vert et je démarre. Hannah allume deux cigarettes, et je la regarde faire dans le rétroviseur. Elle en glisse une entre mes lèvres pendant que je fixe la route qui disparait dans le soleil plus loin, liquéfiée ou réduite en poussière par la lumière, je n’arrive pas à le dire. Je ne me rappelle plus.

C’est l’été comme jamais et l’habitacle de mon Austin est lentement rafraîchi par le vent qui passe par le toit ouvrant et les fenêtres baissées. Je la raccompagne chez elle, en passant par ces banlieues bouffées par les magasins en tôle qui défilent comme dans Zabriskie Point.

Nous nous sommes vus pour prendre un verre sur les berges, dans la ville éclaboussée de chaleur. Il était 15h et les immeubles haussmanniens avec leurs intérieurs bourgeois étaient repliés sur eux-mêmes pour conserver un peu de moiteur, pour se protéger de l’éclat du mois d’août qui rebondissait de trottoirs en façades. Les rues étaient vides et blanchies par le soleil, et le café délaissé, rien qu’une tablée de vieux bruyants attaqués au pastis et quelques pétasses blondes, faussement bronzées, typiques du quartier, avec un clébard dégueulasse, qui courraient de tables en tables en jappant.

Je connais un peu Hannah, comme on connaît quelqu’un que l’on n’a pas trop fréquenté au lycée mais avec qui on se retrouve à discuter parce qu’on a finalement plus de choses en commun qu’on ne le pensait quand on se regardait de loin, à l’époque où il y avait encore un coin fumeur dans la cour en gore, entre les marronniers et la palissade en métal peinte en vert. On peut appeler ça l’estime ou comme on veut, j’ai un peu de mal avec les concepts des relations sociales, mais toujours est-il qu’on se voit peu mais qu’on s’apprécie, que dans une certaine mesure ça nous fait du bien.

Nous parlons cinéma, de comment l’Avventura m’a rappelé la Grèce et les sorties en voilier etc., et puis de pas mal d’autres choses, et elle finit par me dire :

- T’es plus aimable en vrai que sur internet, tu sais.

Je ris doucement. Je jette ma cigarette par la fenêtre, m’arrête sur le bas-côté. J’en rallume une, je lui tends le paquet, qu’elle prend et jette là où se trouvait la boîte à gants.

- Ouais. Non, je sais pas - je fais des pauses entre chaque phrase. Je peux être hyper connard en vrai aussi, je l’ai été un paquet de temps même. J’suis pas non plus hyper love maintenant, mais ça dépend quoi. C’est un peu comme les deux faces d’une même pièce, tu vois ? Je sais pas trop comment expliquer, je suis comme ça et je suis pas comme ça. Sur internet, raconter quelque chose de plaisant, d’agréable a peu d’intérêt sur tous les plans, c’est juste bien et basta. Je prends une voix théâtrale pour dire : «Et puis surtout, connais-toi toi-même, c’est ça le vrai but de mon blog »

Elle rit et elle dit qu’elle voit ce que je veux dire.

- Mais je suis las, un peu.

- Comment ça ?

- Ca m’ennuie d’être un merdeux tout le temps, qu’on s’attende à ce que je sois forcément un connard. Personnellement j’ai toujours cru que les gens pouvaient lire le subtext, la théorie de l’iceberg tout ça, que finalement le présupposé est le contraire de ce qu’un texte exprime, et que la complexité d’un caractère est rendue que parce qu’on sait que ce qui est écrit n’est pas la seule chose qu’un truc veut dire. Mais je suppose que les connaissances en psycho sont pas également réparties, je suppose que les gens sont cons, ils voient ce qu’ils veulent voir et après ils te blâment pour ça. Là, tu vois, je suis bien et j’ai pas de mauvaises pensées ni rien, j’ai pas l’impression d’être celui qu’on croît ou qu’on attend que je sois, j’ai pas l’impression que t’attendes un truc de moi en particulier. C’est cool.

- Ouais, clairement, la plupart des gens sont assez superficiels hein. Mais, aussi, tu crois pas que tu décides d’être désagréable, ou que tu vas te faire chier et que les gens seront cons, ou que tu choisis d’être aimable ?

- Si, sûrement. Ouais, si, bien sûr que je choisis. Je me sens mieux quand je suis pas un enfoiré, ça me fait du bien. (« It’s sort of what we have instead of God », je pense) Mais bon, aussi, sur le moment j’adore être une pute. Si quelqu’un veut voir un truc je lui donne, après qu’il vienne pas se plaindre, tu vois. Je sais pas, c’est une histoire d’équilibre. Les histoires de protection, tout ce bordel. Ca nous avance pas plus quoi.

Je redémarre et nous faisons comme si je n’avais rien dit et je crois que c’est mieux ainsi.

Je la dépose devant chez elle, je lui souris et n’essaye pas de l’embrasser ni rien, je fais simplement un signe de la main après avoir claqué sa portière. En repartant, évitant les reflets du soleil avec mes lunettes noires, je réalise que je suis bien moins malheureux que j’essaye de me le faire croire.

Mon petit style, j'ai toujours aimé les morceaux instrumentaux, plus ils sont simples, plus ils sont cons, plus ça marche. Les meufs c'est les photos vieillies à Photoshop + une phrase bidon en Helvetica, moi c'est les morceaux instrumentaux, et encore plus quand c'est une simple phrase répétée à cors et à cris et à l'envi pendant deux minutes, agrémentée de choeurs noyés (enfin perso moi j'entends des choeurs mais je suis potentiellement fou) et de sons synthétiques pour marquer le pas, imprimer un rythme un peu chelou, un peu à contretemps. Ca me donne moins envie de me suicider que "your name ain't Gem" James Blake et ça me tire autant les larmes, même si c'est censé être plus joyeux, tu sais moi la mélancolie c'est mon talent d'Achille, mon épée de Damoclès, donc c'est un bon compromis.
(et nique les Strokes nous on s'en fiche)
Ouais encore du Cold Cave mais à la sauce Delorean, parce que c'est le meilleur remix de Twenty-ten, gavé de soleil jusqu'à la moëlle et épileptique et brûlant, voilà.

6 février 2011

Histoire vraie


C’est Simon qui avait ramené cette meuf, et dès le début y’avait un truc qui clochait. Simon était toujours propre sur lui, sa petite mèche bien rabattue, hyper banlieue Ouest lyonnaise. La meuf avec lui avait une sale gueule, et semblait absolument vouloir avoir l’air hyper chaudasse, hyper bonnasse. Le moins qu’on puisse dire c’est que c’était un bel échec. Elle portait un vieux t-shirt détendu avec des grosses rayures blanches et bleu passé qui devait venir de chez H&M, qu’elle avait fait glisser sous son épaule du côté gauche, pour laisser dépasser la bretelle d’un soutien-gorge de mauvaise qualité. Je me suis fait la réflexion qu’elle aurait mieux fait d’aller acheter une marinière chez St James. Elle avait une sale gueule, et c’est pas son cul qui allait rattraper les dégâts.

Il m’en avait vaguement parlé, « mec, elle est dingue, elle a vraiment pas de limites, c’est une vraie salope », il avait dit, mais à la regarder assise dans un coin à boire du mauvais rosé comme du Château Margaux j’ai senti comme un souci. Elle puait l’insécurité à l’autre bout de la pièce. J’étais un peu saoul et je me suis assis à côté d’elle.

T’es une pote de Simon, j’ai dit, et elle a fait ouais de la tête, genre qu’est ce que ça peut te foutre. J’ai dit, t’as pas l’air hyper à l’aise, tu veux que je te présente ou quoi. « Nan mec, j’en ai rien à branler de ces gens, qui me regardent et qui me jugent, comme s’ils allaient me donner envie de changer, j’leur pisse au cul, ils peuvent pas me détruire. » Qu’est ce que tu fous là alors ? J’suis pas comme toi, ou Simon, qui sortent pour survivre, ou parce qu’ils ont pas d’autres issue, qui espèrent que les choses s’amélioreront, nan je sors parce que ça me fait tripper de voir des sales gueules de petits bourgeois qui picolent en se croyant le centre du monde et qui pensent qu’il y a pas d’électricité au Maroc, qu’il y a pas d’alcool qui circule, pas de génération perdue, pas de toutes ces conneries. Ouais, enfin, j’ai dit, ça fait un bout de temps qu’on est passée de la perdue à la X puis à la Y, hein. Si on te file tant la gerbe que ça, casse-toi. « Nan, vous me faites marrer, JE ME FOUS DE VOTRE GUEULE, JE SUIS EN TRAIN DE ME FOUTRE DE VOTRE GUEULE, JE VOUS EMMERDE. J’ai ricané hyper bêtement, et je lui ai dit qu’elle allait en avoir, des emmerdes. Elle m’a regardé par-dessus ses lunettes, avec un vague air de défi et j’ai soufflé par avance, avant qu’elle dise : ça me fait triper, si ce soir on me fout un revolver sur la tempe et on me demande de stopper tout ce bullshit, j’cherchrai pas à rétorquer, et je me barrerai à NY. C’est ça qui me tient en vie, pas vos conneries, les routes et le cinéma. Elle est devenue mélodramatique : tout le reste n’est que putain de décoration, moi je suis de ceux qui font comme, qui font semblant, c’est dégueulasse mais je le fais quand même parce que je m’en branle de cette vie, des cinquantaines de gens que je vois en soirée, je m’en branle de comment ils me regardent, de ce qu’ils pensent ou de si ils me trouvent conne. J’arrêterai de faire semblant le jour où il y aura quelqu’un qui voudra de mon scénar.

J’ai dit, l’air subitement intéressé, ah ouais, t’écris un scénar ? Ca m’intéresse putain.

Ouais, elle a répondu, et je sais pas pourquoi elle m’en a parlé parce que ça devait être assez évident que je la méprisais, mais en même temps, je voulais vraiment savoir à quoi son cerveau apparemment tordu avait donné naissance.

C’est l’histoire de cette fille, elle vit à Alger pendant la guerre d’indépendance, et puis ses parents sont des harkis, et un jour après la libération parce que la France a pas voulu les aider, tu vois, ils ont dû rester en Algérie sauf que les arabes leurs sont tombés sur la gueule. Donc là ils débarquent, ils tambourinent à la porte, c’est la première scène du film, et les moudjahidines violent sa mère dans la chambre, elle elle est cachée dans une double cloison dans l’armoire, elle voit tout et elle entend sa mère hurler et son père supplier puis ils sont tous les deux tués et elle a le temps d’apercevoir le chef de la bande avec son bandeau sur l’œil et d’entendre son nom et elle promet qu’elle se vengera. Elle va rencontrer trois adolescents avec des histoires similaires, un qui a été abusé par le même chef, un autre dont les parents et la sœur ont été égorgés devant lui mais qui a été laissé libre et puis un dernier qui est un gamin des rues orphelins qui a eu maille à partir avec le borgne, et ils vont s’associer, faire une sorte de pacte du diable et tracer des pentacles parce qu’ils sont satanistes mais au final en fait ils vont être piégés par le borgne qui va leur avouer que c’est lui leur père et il va les torturer à la mode SM dans une scène finale qui va exprimer tout le pessimisme de la vie, tu vois ?

J’ai rigolé à ce moment-là, j’ai pas pu m’en empêcher. J’ai dit, hahaha sérieux, tu trouves que ça tient debout, tu penses vraiment que ça va intéresser quelqu’un ?

Elle a dit, tu te fous de ma gueule, mais t’as pas compris que c’est l’histoire de ma vie, tu connais pas ma vie, tu sais pas par quoi je suis passé, putain, la rage, la colère… j’ai tout jeté mec, j’en suis plus là. J’aurais pu tuer des gens, me tirer une balle dans la tête parce que je comprends pas qu’on est juste là pour jouer un jeu, putain tout ça ça a du sens, tout a du sens, y’a des putains de messages dans tout ce que je fais. Moi j’veux pas lâcher, j’ai vu trop de gens lâcher, mon oncle, ma voisine, j’suis sa seule amie, mais j’suis pas le Messie, j’fais ce que je peux pour aider les gens, mais j’lâcherai pas, j’suis la force irrévocable dont parle Oscar Wilde dans ses bouquins. On peut essayer de déverser son mal-être sur moi pour essayer de me foutre à terre, mais personne me détruit, plus aujourd’hui, surtout pas tous ces frustrés. J’suis la force irrévocable.

Ok, donc t’es une ado merdeuse en rébellion contre tout le monde, qui rêve de voir NY et de faire un road trip en Thunderbird sur la Route 66 en écoutant Dylan je parie. Ouais, c’est original…

Nan mais tu te prends pour qui, genre t’as vu le monde, genre t’y connais quelque chose, je suis une énième ado merdeuse qui rêve de faire un road trip en the... tun...thundor... thunderbu... thanderburd... ah, zut. Ramène moi une seule meuf de dix-sept ans qui a envie de faire un road trip en Thunderbird, non wait, commence par m'en ramener une qui sait prononcer le nom correctement, je l'épouse ce soir.

J’ai été pris de fou rire et j’ai allumé une clope.

Tu te fous de ma gueule elle a demandé ?

Comment j’pourrais faire autrement ? T’es vraiment con hein.

T’as oublié ce que je t’ai dit ? Je me fous de votre gueule. Je peux pas te laisser penser que je suis vraiment con, et quand bien même tu le penses vraiment au fond de toi, je peux pas te laisser penser ça. Se foutre de la gueule de connards prétentieux c’est ma spécialité. Ils croient que je suis naïve, niaise, sensible et qu’eux ils ont une intelligence hors normes, qu’ils causent de la vie, rois du monde, rois qui me bouffent le cul, ils sont juste capables de name dropper comme des connards, des putains d’hipsters nombrilistes instables. Comme tous les gens ici, you mean shit to me, y’a que Simon à sauver j’sais pas c’qu’il fout avec vous putain. Toi, t’es le pire, t’es qu’un enculé de prêcheur, un bad boy à la mords-moi-le pif qui se croit dans un bouquin d’Ellis, mec, ta vie sort pas du manuel de Vegas, va torcher le cul d’une meuf bonne. T’es juste un autre mec qui s’intéresse à moi, qui me permet de me faire connaître, moi j’m’en branle qu’on me déteste, qu’on m’aime, enfin non, ça me fait jouir, quand mon film sortira tu seras juste un connard à jubiler sur mes dialogues à qui j’pomperai tout le pognon. Va te faire foutre sérieux.

The Great Pan Is Dead - Cold Cave :

The Cure plus de l'électro crado que j'aurais honte d'écouter seul pour un résultat qui déchire. PS: plus c'est fort meilleur c'est.

Dreams - Big Sean : trop de luv' bébé